C'est dans une douce torpeur d'un matin estival que je retrouve ma douce Valparaiso. Le soleil est déjà haut dans le ciel et les chiens sont déjà étourdis par la chaleur qui règne. En ce septième jour de mars, je retrouve mon quotidien Porteño. Ce quotidien que j'avais quitté par un après midi de Décembre, alors que les vents thermiques balayaient les hauteurs des cerros. Durant ces quatre-vingt jours de vagabondage, ce ne sont pas moins de 20 000km que j'ai parcouru, à travers quatre pays, tantôt en avion, en bus, en bateau, en camion, en voiture, en vélo, à pied.

Des moments magiques resteront gravés pour toujours dans ma mémoire, partager le réveillon de Noël à près de 3 000m dans les Andes sous la tente; Gravir, dans un silence mystique, les 1400 marches trempées par la pluie battante et atteindre le Macchu-Picchu au moment où il s'extrait lentement de son manteau brumeux ; Se sentir seul au monde face à plate immensité blanche du Salar de Uyuni ; Fouler les quais des docks de Buenos Aires, ces mêmes quais que mon père a foulé il y a plus d'un demi siècle; Atteindre le bout du monde là où la route s'arrête à l'extrémité sud de la terre de feu ; Contempler le géant Fitz Roy se dorer de l'étincelante lumière du soleil levant; Manger des spaghettis à la sauce tomate cuites au feu de bois face au couché de soleil sur la côte pacifique sauvage de Chiloé ; Gravir les raides pentes gelées du Volcan Villarica crampons aux pieds et piolet à la main.

Quelques part voyager c'est de l'architecture, c'est construire, construire sa personnalité en se confrontant à un lieu, un contexte; à des personnes; à un budget. Voyager c'est découvrir, échanger, partager les bons et les mauvais moments.

Après ces quelques semaines de vadrouille, mon goût du voyage s'est multiplié. J'ai déjà hâte de sillonner de nouveaux les routes du monde.

Chaleureuses Salutations
Etienne