En guise d’introduction comment ne pas citer les premiers mots du livre « The Golden Wheel -the story of Rotary 1905 to the present » de Davis Shelley NICHOLL [Rédacteur en chef de la revue rotarienne britannique « ROTARY »], paru en 1984.
Ce livre offre en 24 chapitres une histoire générale du Rotary, bourrée d’anecdotes puisées aux sources originales du R.I. et des revues rotariennes du monde entier.
Les huit premiers chapitres ont été traduits en français par l’ancien gouverneur Elie RESCHE, Rotarien à Saint-Flour (D 1740).
A l’occasion du quarantième anniversaire de la mort de Paul HARRIS, le chapitre II, particulièrement consacré aux débuts de Paul HARRIS dans la vie, a été reproduit dans le numéro 407 juillet 1987 (pages 16 à 21) du magazine LE ROTARIEN. Contacté par nos soins en septembre 2009, Elie RESCHE a aimablement accepté de transmettre également le chapitre I « Aux sources du Rotary ».
Le plus important ouvrage
jamais consacré
aux origines du Rotary
et à la vie de son fondateur.
498 pages
Publisher : Ashgate Pub Co
6/1/1984
Il n’a jamais été publié en français.
CHICAGO
LA VILLE OU EST NE LE ROTARY
"Can Anything Good Come Out of Chicago?" Paul HARRIS
Chicago se situe dans l'État de l'Illinois dans le nord des États-Unis, dans la région des Grands Lacs. Elle est la troisième plus grande ville du pays.
En 1905 Chicago est une métropole de 1.6 million d’habitants.
Aujourd’hui Chicago a presque 3 millions d'habitants et plus de 45 millions de visiteurs annuels.
Chicago est une ville légendaire à plus d'un titre : point de départ de la mythique Route 66, elle a également accueilli le plus célèbre des gangsters : Al Capone. Elle accueille également, chaque année depuis 1984, le réputé Festival de Blues qui se déroule dans Grant Park. Située au bord du lac Michigan, elle est également surnommée "la ville dans le jardin". Tout autour, on observe de grands espaces qui préfigurent déjà les paysages sauvages et préservés du Canada.
La fameuse cité, sous son nom indien de " Checagou ", était littéralement " le lieu de l'oignon sauvage". Mais on lui a donné beaucoup de qualificatifs, et sa réputation fut détestable selon les uns, merveilleuse selon les autres. A la fin du 19e siècle, les New-yorkais l'appelèrent la « ville du vent », surtout parce qu'elle avait osé prétendre être le siège, en 1892, du 400e anniversaire de la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb. Tiré de : THE ROTARIAN Janvier 1980
"Elle tourne, tourne autour du monde la roue dorée, et sa rotation démontre chaque jour la justesse du mot ROTARY. Mais tout cercle part d’un point central, et celui d’où est parti le Rotary-mouvement de compassion pour l’humanité- est le plus inattendu que le destin ait pu choisir, et la raison en est encore plus inattendue, si on recherche le romanesque…Chicago !...
Au début de notre siècle, dont la première moitié allait voir tant de bouleversements, Chicago, qui, quelques décennies plus tôt n’était encore qu’un « trou boueux » dans la Prairie, était déjà devenu un centre actif et turbulent. La ville pouvait s’enorgueillir de vastes musées, de parcs luxuriants, d’un orchestre symphonique, de nombreuses industries, de crimes et de vices pratiqués sur une large échelle ; elle recevait plus de viande et possédait plus de terminus de chemin de fer que n’importe quelle autre cité du continent américain ; tout cela considéré de haut par les premiers gratte-ciel.
Mais assez incroyablement, cette ville, où l’on pouvait jeter des fortunes par les fenêtres – et beaucoup ne s’en privaient pas- ne vous donnait pas la possibilité de dépenser un sou, quand un besoin pressant se faisait sentir.
Un homme, appelé Paul HARRIS, changea cette situation alarmante. Chicago ne lui a pas élevé de statue, à son « St Paul » mais elle aurait dû. Il existe cependant un monument -pas un édifice considérable, certes – que l’on peut trouver à l’angle des rues La Salle et Washington. Il ne porte pas de plaque à son nom ; mais je crois que l’on pourrait écrire la même phrase que celle qui se trouve à la cathédrale St Paul de Londres (en souvenir de l’architecte Sir Christopher WREN) : « Si tu cherches son monument, regarde autour de toi. » Car c’est là que s’élève toujours la première « toilette publique » de Chicago. Cet homme remarquable réussit, du premier coup, une chose apparemment impossible : à savoir, que donner à une ville qui possédait tout.
C’est ainsi que commença le Rotary. Et ce ne fut pas facile"…
…"En 1905, Chicago était encore une ville-frontière. Le long de ses rues boueuses se côtoyaient les magasins de boissons alcooliques et les maisons closes. Il y avait un cambriolage toutes les trois heures, une agression dans les rues toutes les six heures et un meurtre par jour! C'était aussi, littéralement, une ville puante où l'on suffoquait sous les odeurs de glue, de saumure, de bétail et d'abattoir. La rivière y servait d'égout, et emportait une telle masse de déchets, tripailles, graisses et sang vers le lac Michigan déjà plein d'immondices que souvent, à sa surface, on y voyait bruler et fumer des ordures flottantes. C'était d'ailleurs cette même eau du lac qui revenait canalisée en ville pour que les habitants s'y baignent, en boivent et attrapent la typhoïde!...Le chômage, le dénuement, la famine même obligeaient tous les jours de pauvres hères sans logis à trouver un moyen de se faire mettre en prison pour la nuit afin d'avoir un toit et un honnête repas…Extorsion, prostitution, tricheries, agressions étaient tellement monnaie courante que le "Chicago Tribune" titrant un jour " Règne de terreur sur la cité" vit immédiatement augmenter son tirage" …
Année 1905 Paul HARRIS crée le Rotary-club de Chicago
Jeudi 23 février 1905
Salle 711 de l'immeuble Unity Building, au 127 North Dearborn Street à Chicago
Après 9 années de fréquentation critique, jugeant notamment les relations établies trop conventionnelles et surtout dépourvues de cordialité, Paul choisit le jeudi 23 février 1905 de réunir au UNITY BUILDING, SALLE 711*, trois de ses clients les plus proches pour envisager l’éventualité de rencontres plus amicales. Ce fut la naissance du Rotary.
Après avoir déjeuné "chez Mme Galli", avec Sylvester SCHIELE *, marchand de charbon, Paul accompagné de Sylvester se rend au bureau de Gustavus LOEHR, un ingénieur des mines d'origine allemande. Ils y retrouvent Hiram SHOREY, tailleur. Paul HARRIS propose de former un club d’un genre nouveau. Paul proposa à ses amis "un projet très simple de coopération mutuelle et d'amitié informelle telle que chacun de nous l'a connue autrefois dans son village".
"Ils adhérèrent à mon projet", rappelait-il dans son autobiographie "My road to Rotary".
*, La rencontre de Sylvester SCHIELE avec Paul HARRIS est ancienne : En 1896 Sylvester prêta $20.00 à un ami qui ne lui rendit pas la somme. Il s’adressa alors à un jeune avocat Paul Harris qu’il chargea de récupérer la somme. Les deux hommes devinrent de grands amis.
Sylvester SCHIELE est la personne la plus proche de Paul…Il aime de temps à autre raconter à Paul son enfance dans une région rurale de l’Indiana. Sylvester est le premier à qui Paul confie son idée de créer un club…L’idée en reste là pour quelques mois encore, jusqu’à ce jeudi 23 février 1905…
Selon Paul HARRIS, Gus LOEHR est « un drôle d’oiseau, véhément, impétueux et autoritaire une minute, calme, docile et aimable la minute suivante » Hiram SHOREY est quant à lui un être silencieux et plaisant, tellement marqué par son enfance dans le Maine qu’il ne s’adaptera jamais vraiment au rythme de vie de Chicago.
David C.FORWARD « Un Siècle de Service »
Chez Mme Galli
Paul HARRIS
Gus LOEHR
Hiram SHOREY
Silvester SCHIELE
En voici la narration officielle :
« C’était un bureau comme tous les bureaux- une petite pièce assez mal éclairée avec une table de travail, trois ou quatre chaises peu confortables, un porte-manteau dans un coin, un ou deux tableaux et un graphique pendus au mur.
Ce bureau était celui de Gus LOEHR, ingénieur des mines, et un visiteur venait d’entrer : un tailleur du nom d’Hiram SHOREY. Hiram s’assit sur une chaise à dossier droit et se mit à bavarder avec Gus ; conversation banale d’abord, mais qui bientôt s’aiguilla vers une idée qui, depuis plusieurs mois occupait l’esprit d’un avocat de leurs amis. Cet avocat s’appelait Paul HARRIS, et l’idée qu’il avait en tête concernait un club d’un genre nouveau. On en parlerait encore ce soir-là, car deux autres visiteurs étaient attendus : Silvester SCHIELE, négociant en charbon, et Paul HARRIS lui-même.
Tous deux arrivèrent peu après. Ils venaient, dirent-ils, de faire un excellent dîner dans un restaurant italien ; ils racontèrent une ou deux anecdotes, puis Paul se mit à développer ses conceptions sur le nouveau club.
Ce serait une excellente chose, exposa-t-il, qu’un groupe d’hommes d’affaires puisse se réunir régulièrement de manière à mieux se connaître, et peut-être aussi à s’aider mutuellement pour élargir leur clientèle. Pour former ce nouveau club on n’admettrait qu’un seul membre par profession ou genre d’affaires, afin d’éviter toute concurrence. N’ayant que trop conscience de la rivalité qui régnait alors en affaires, ils estimèrent tous que c’était là une façon d’éliminer les risques de désaccord au sein du nouveau club.
SHOREY pensa qu’il pouvait être intéressant de se faire de nouveaux amis qui se dépenseraient sans doute pour lui amener de nouveaux clients. Silvester SCHIELE approuva également l’idée du club. ‘Chacun d’entre nous devra penser à la prospérité des autres’. »
Livre du Cinquantenaire : « LE ROTARY. Cinquante ans consacrés à servir ». Publié en 1955 par le Rotary International
Voir en fin de ce feuillet la vidéo :
Scénette de théâtre qui fait revivre la réunion constitutive du Rotary
Leur objectif n'était donc pas la formation d'une organisation internationale de service, mais simplement de se faire des relations professionnelles à Chicago en recréant l'amitié qu'ils avaient connue lors de leur jeunesse. « Il est concevable que le Rotary ait pu naître sous des cieux plus ensoleillés, dans une ville plus calme. Mais on peut soutenir, avec quelque raison, qu’il n’existait pas lieu de naissance plus favorable pour un mouvement comme le Rotary » Paul HARRIS
Sylvester SCHIELE est membre # 1,
Paul HARRIS membre # 2,
Gustavus LOEHR membre # 3,
et Hiram SHOREY membre # 4
Les quatre personnages (d’origine américaine, allemande, suédoise et irlandaise, et de confession protestante, israélite, et catholique) décident de se réunir périodiquement dans un esprit de confiance et de camaraderie, à la fois pour le plaisir de se retrouver mais aussi afin de « se rendre prévenants et secourables les uns envers les autres » et d’élargir le cercle de leurs relations d’affaires.
Ainsi naquit l’idée de la création d’un club dans lequel, affaires obligent, l’appartenance serait limitée à un seul représentant de chaque profession. Le petit groupe s'était d'emblée donné le nom de "conspirateurs" !
Cet humble groupe allait sans le savoir poser les fondations de la première organisation internationale de service.
Pour en savoir plus :
Voir Paul Harris, dans "This Rotarian Age" Chapitre V - Genesis of Rotary ; pages 14 à 25
Le président 1979-1980 du R.I., James L. BOMAR
appelait les fondateurs du Rotary :
Les « Architectes de l’Eternité »
La seconde réunion eu lieu le jeudi 9 mars 1905 dans le bureau de Paul en présence de 7 participants dont 3 nouveaux membres :
Harry RUGGLES imprimeur (membre # 5). Souvent appelé le cinquième homme, il fut célèbre non seulement comme auteur de la 1ère roue en 1906, mais aussi comme animateur maître de chant du RC Chicago (Il aimait chanter et lors d’une réunion, il sauta sur une chaise et entonna une chanson en incitant les autres à le suivre). Il sera très proche de Paul.
Bill JENSON agent immobilier (membre # 6),
et Al WHITE fabriquant d’orgues (membre # 7).
La troisième réunion eu lieu le jeudi 23 mars 1905 dans le bureau de Silvester SCHIELE en présence de 15 participants et fut la première réunion de travail.
C’est au cours de cette réunion qu’un nom fut donné au club, que les bases statutaires furent établies et que Silvester SCHIELE fut élu président après le refus de Paul HARRIS.
" Silvester Schiele, my most intimate Chicago friend, and one of the three who first met with me, was made our first president, and has been a constant member." Paul Harris, dans "My Road to Rotary"
« Chacun des membres présents le 23 mars 1905 à la troisième réunion du club suggéra plusieurs noms, et tous furent considérés très sérieusement. Ces noms ont été conservés, les voici : Lake club; Chicago Civic club; Chicago Fellowship; Chicago Circle; Windy City Roudup ; Conspirators club ; Friends in Business ; The Booster club (club de l'entraide ou du coup d’épaule); Countratives club ; Men with Friends; Trade and Talk club ; The Blue Boys club; F.F.F. club (Food-Fun-Fellowship). Ce dernier titre fut immédiatement rejeté car il aurait pu être Interprété de la façon suivante : Free From Females (libéré des femmes). Par contre, une autre suggestion recueillit beaucoup de faveurs, celle de « Round Table ». L'idée fut reprise plus tard en 1927 par un Rotarien qui fonda un nouveau club réservé aux moins de 40 ans, lequel devait être appelé lui aussi à un développement mondial.
Finalement, Paul HARRIS fit remarquer que les réunions alternées aux bureaux de chacun des membres constituaient une sorte de rotation. Et il proposa le titre de Rotary-club. Ce nom fut adopté à titre provisoire, mais il se révéla parfaitement adapté, ayant au moins le mérite d'être tout à fait original.
Comme il ne pouvait être traduit dans d'autres langues. II fut adopté dans le monde entier sous le nom de Rotary International, proposé par Charles White, de Belfast, qui devait devenir président du R.I.B.I. »
Extrait d'un ouvrage du Rotarien James Walsh (R.C. Croydon South), intitulé « Le Premier Rotarien »
Il est également décidé +++ :
de ne pas instituer de cotisation mais d'imposer une amende de 50 cents aux membres manquant à leur obligation.
d'admettre un nouveau membre (un seul membre représentant par profession) uniquement si aucune opposition n'apparaît.
de limiter à un an la durée d'admission.
de réunir une majorité des ¾ pour rester membre.
de se nommer par les prénoms.
de se réunir toutes les quinzaines sauf juillet et août.
de nommer un comité…
et un président (Paul HARRIS décline l'invitation).
Le premier comité est constitué
Paul HARRIS, fondateur ; Silvester SCHIELE, président ; William JENSON, secrétaire ; Harry RUGGLES, trésorier et chef de protocole.
La quatrième réunion en octobre 1905 eu lieu en présence de 19 membres (tous issus de petites villes rurales avant de s’installer à Chicago) et fut marquée par la démission de Gustave E.LOEHR. En butte à des problèmes de santé et en raison de ses activités commerciales Gus LOEHR, qui était franc-maçon, quittera rapidement le Rotary (il n’assistera qu’aux trois premières réunions) mais restera très attaché au club et fier d’avoir contribué à sa création.
C'est au cours de cette réunion qu'il fut décidé de proscrire les boissons alcoolisées et qu'apparut le premier slogan: " Honesty, Morality, Sobriety".
PREMIERE LISTE OFFICIELLE DES 19 MEMBRES « THE FIRST ROSTER » (LES MEMBRES ONT PRESQUE TOUS UN AGE VOISIN DE 35-37 ANS).
Le nombre des membres augmentant rapidement (30 membres en octobre) il devint impossible, dès la 5ème réunion, de se réunir au lieu de travail et force fut de se réunir dans des restaurants (Palmer House Hotel ; Brevoort Hotel pour la 6ème réunion ; puis Shermann Hotel ensuite) afin de mieux concilier les horaires professionnels de chacun.
La tradition des surnoms des Boys comme les appelait Paul est lancée à ce moment là. C’est également au cours de cette 5ème réunion qu’Harry RUGGLES, profitant d’un instant de silence se leva et s’écria « Allons les amis, chantons ! » initiant ainsi une habitude pour ne pas dire une tradition qui est encore présente aujourd’hui dans de nombreux clubs ! Hiram SHOREY n’assista qu’aux 5 premières réunions puis reviendra pour une brève période l’année suivante et quittera donc rapidement le Rotary. Toutefois il restera très attaché au club et fier également d’avoir contribué à sa création.
" II n'y avait pas de pantouflards dans le groupe de 1905. Tout le monde était intéressé et occupé. Pratiquement chaque membre apporta une ou plusieurs idées de service qui sont encore opérationnelles aujourd'hui: par exemple, la réunion du déjeuner, l'habitude de se servir de photographies dans les listes, la présentation d'exposés concernant l'action professionnelle, et beaucoup d'autres ". Paul HARRIS
Années 1906 - 1910. Les premières années du Rotary-club de Chicago
1906 - 1 :
En janvier 1906 les premiers statuts et le règlement intérieur élaborés par Paul HARRIS, Max L. WOLFFmembre # 24 et Charlie NEWTONmembre # 18, sont adoptés.
The promotion of the business interests of its members
The promotion of good fellowship and other desiderata ordinarily incident to social clubs.
1906 - 2 : Séisme de San Francisco
Le 18 avril 1906 un tremblement de terre d’une magnitude (estimée à posteriori) de 8.2 atteint San Francisco à 5h12 du matin. Il s’en suivit des incendies nombreux (A cette époque, les maisons sont faites majoritairement en bois) et particulièrement destructeurs. Le séisme a fait environ 3 000 morts et laissé 250 00 personnes sans toit. La ville est détruite à 80%.
REGARDER DEUX VIDEOS DE SAN FRANCISCO
La circulation anarchique en 1906
San Francisco 1906 Historical Footage (Restored) Mise en ligne le 16 oct. 2011 ; durée 11’30’’
Le tremblement de terre durée 3’40’’
1906 - 3 :
Un jour Frederick TWEED (membre # 39), dit à Paul que Donald CARTER, avocat et spécialiste de la propriété industrielle, son filleul Rotarien depuis mai 1906, souhaite insérer des objectifs civiques. Lors de la réunion suivante les trois hommes cheminent ensemble et CARTER déclara :
A la fin de 1906 le Rotary-club de Chicago comptait 53 membres sous la présidence d'Albert WHITE, second président du club.
1907 :
PAUL DEVIENT PRÉSIDENT DU
ROTARY CLUB DE CHICAGO
LE 23 FEVRIER 1907
Paul sera donc le troisième président du Rotary-club de Chicago !
Durant sa présidence, il crée la commission exécutive, plus tard rebaptisée commission Ways and Means, ouverte à tous les membres du club et se réunissant au moment du déjeuner, lançant ainsi la tradition rotarienne de réunions de club (toutes les quinzaines à l'époque) autour d'un repas.
Donald CARTER propose, avec l’aide de Paul, un amendement aux statuts en faisant intégrer un troisième objectif : la notion de service, de civisme et de loyauté.
« La promotion des intérêts de la ville de Chicago
ainsi que du civisme
et de la loyauté parmi ses habitants ».
« The advancement of the best interests of Chicago
and the spreading
of the spirit of civic pride and loyalty among its citizens. »
Il instaure également une soirée avec épouses " Ladies Night", le prix du repas passant en la circonstance de 1.50 $ à 2.00 $
Soirée "des dames" le 2 juillet 1907
C’est également au cours de cette année et donc sous sa présidence
que le Rotary-club de Chicago réalise une action spectaculaire à plus d’un titre : la réalisation des toilettes publiques devant la mairie.
Paul avait entendu parler du problème des toilettes en ville lors d’une réunion à la Chambre de Commerce.
Les femmes étaient dans l’obligation de se rendre dans les magasins et les hommes dans les cafés afin de soulager un besoin naturel. Mais ils étaient les uns et les autres tenus d’acheter ou de consommer pour pouvoir utiliser les toilettes.
« Ils éveillèrent contre eux de puissants intérêts : les intérêts de gens qui tenaient l’hôtel de ville. Les tenanciers du saloon, les puissants propriétaires de grands magasins qui souhaitaient que se transforment en clients tous les citoyens aux vessies trop pleines ; car lorsque le citadin ou le visiteur parcourant la ville voulait satisfaire un besoin pressant, il n’avait d’autre solution que de se précipiter dans un bar ou un magasin.
Paul et ses compagnons se heurtèrent à toute une série d’obstacles, de réunions, d’audiences publiques ou privées, de pétitions, etc. La campagne dura deux ans : rien d’étonnant si Paul et ses amis en vinrent à se conduire comme de vrais conspirateurs….
Tiré de "The Golden Wheel" de David S. NICHOLL - traduction d’Elie RESCHE.
A la fin de 1907 le Rotary-club de Chicago comptait 80 membres. Les épouses ont alors souligné que leurs maris avaient été transformés par l’amitié qui régnait au sein du Rotary-club.
C’est également au cours de cette année que Paul envisage une implantation du Rotary dans d’autres villes et pense créer un second club à New York en raison du prestige de la ville.
Il essaye également d’intéresser son ami George CLARK à créer un club à Jacksonville en Floride mais sans succès.
1908 :
Il démissionne de son poste de président en cours de mandat !
Le club de Chicago comporte 134 membres et prend le nom de Rotary One ! Il utilise comme emblème une roue plus stylisée, surmontée de son nom et ornée d'une banderole avec les mots ROTARY CLUB
Ches PERRY, parrainé par Harry RUGGLES, rejoint à 36 ans le Rotary-club de Chicago le 28 janvier 1908. Il est le membre # 128. C'est lui qui suggéra le port de badges nominatifs pour les membres lorsque leur nombre devint important !
Ches PERRY
Arthur SHELDON
Arthur SHELDON intègre le Rotary-club Chicago également le 28 janvier 1908. Il crée le système des classifications qui devait devenir un véritable pilier du Rotary qui le distingue des autres organisations et clubs.
Paul parle de son désir de voir s'implanter des Rotary-clubs dans chacune des grandes villes des USA. A ce sujet il dira en 1910 au cours de la première Convention : « Je me souviens du jour où je fis part aux membres du Rotary club réunis en assemblée de ma conviction que tôt ou tard, la conception du Rotary club se répandrait dans tout le pays… et je me souviens que nos amis les plus optimistes et les plus chaleureux eux-mêmes exprimèrent alors leurs doutes. Un monsieur déclara qu’il voulait bien me suivre jusqu’à la limite du vraisemblable, mais qu’il ne pouvait aller au-delà »
Paul procède également à l'inscription officielle du club dans l'état de L'Illinois.
Manuel MUNOZ, membre du Rotary-club de Chicago depuis 1908 (parrainé par Paul HARRIS en personne) était agent commercial et devait à ce titre effectuer de très nombreux déplacements.
En juin 1908, à la veille d'un départ pour San Francisco, Paul lui demande de parler du Rotary-club si l'éventualité se présente – démarche qui allait à jamais sceller le destin du Rotary !
Au Cadillac Hôtel de San Francisco Manuel MUNOZ fait la connaissance d'un avocat local de 28 ans, Homer WOOD, lui parle du Rotary-club de Chicago et trouve un accueil enthousiaste. Homer WOOD, très intrigué et à la fois fasciné, se met en rapport avec Paul HARRIS qui lui donne les explications souhaitées et les conseils nécessaires; tous deux, en relation épistolaire quasi hebdomadaire, élaborent les statuts et le règlement intérieur de ce second club qui voit le jour le 12 novembre 1908 (43 membres fondateurs).
Homer WOOD est élu président du RC San Francisco.
Le 18 janvier 1909, quelques semaines seulement après sa création, Homer WOOD écrivait à Paul HARRIS pour le prévenir que le RC San Francisco réalisait une action (grande fête et carnaval) en faveur des sinistrés du tremblement de terre et du gigantesque incendie de 1906. Dans le même temps les membres du club décidèrent également de participer à la reconstruction de la mairie.
Pour en savoir plus
lire l’article de R.R.ROGERS « The Beginnings of Rotary-San Francisco Club N°2 » paru dans THE ROTARIAN MARS 1917 PP229-230
voir plus haut la vidéo § 1906-2 : Séisme de San Francisco
PAUL DÉMISSIONNE
DU POSTE DE PRÉSIDENT
Paul reste président du Rotary-club de Chicago poste qu'il occupe jusqu'à l'automne 1908 (il démissionne de ce poste à cette date et demande à Harry RUGGLES de terminer le mandat).
Il se consacre alors à l'expansion du Rotary avec l'aide de Chesley PERRY
qui devait devenir en 1910 le premier secrétaire du mouvement.
Mais tout n’est pas simple !
Il écrit ainsi à des relations d'affaires, à ses anciens amis de Faculté vivant dans d'autres villes suffisamment grandes pour voir se créer à leur tour un Rotary-club. Il se heurte à des refus. Il se tourne alors vers son club pour proposer cette expansion, mais se retrouve en face d'une opposition. Ceci ne l'empêchera pas de développer son point de vue auprès des nouveaux membres.
Amoureux de la nature, Paul rejoint en 1908 un nouveau groupe qui organise des promenades mensuelles à la campagne et en forêts dans les alentours de la ville.
Cette démarche aura, nous le verrons, un grand impact dans sa vie !
1909 :Expansion américaine du Rotary : Création de cinq clubs :
Au premier semestre Homer WOOD enchanté du dynamisme du club de San Francisco qui en 3 mois a atteint une centaine de membres s’emploie à créer d’autres clubs.
Les clubs d’Oakland, Seattle et Los Angeles sont à placer à son crédit.
Pour sa part Paul s’est impliqué dans la création des clubs de New York et de Boston.
# 3
# 4
# 5
# 6
# 7
Au 30 juin 1909 : 5 clubs et 510 membres Au 31 décembre 1909 : 7 clubs
# 3 Oakland 5 février *.
Le club d’Oakland a d’abord été nommé Tri-City Rotary-club car il était supposé concerner les villes d’Oakland, Berkeley et Alameda; Il est le 1er à se réunir chaque semaine au cours de déjeuners. En août 1911 le club deviendra le Rotary-club d'Oakland.
# 4 Seattle 15 juin *
9 membres fondateurs.
Pour en savoir plus lire l’article d’E.G. SHORROCK « The Beginnings of Rotary- Seattle Club N°4 », paru dans THE ROTARIAN MARS 1917 PP230-232
# 5 Los Angeles 25 juin *
Création mouvementée. Herbert QUICK en charge du recrutement est renvoyé par le comité provisoire et forme un club concurrent le National Rotary-club duquel il sera également exclu avant que ce club concurrent ne fusionne avec le club officiel en formation!
Pour en savoir plus lire l’article de Will STEPHENS « The Beginnings of Rotary-Los Angeles Club N°5 », paru dans THE ROTARIAN MARS 1917 PP230-232
# 6New York 24 août, qui sera fondé par Fred TWEED (Membre # 39 du R.C. Chicago : voir plus haut), 26 membres fondateurs. Paul HARRIS est nommé membre d’Honneur.
Lettre de Paul au président fondateur du club de New York
Pour en savoir plus lire l’article de Clarence W. BRAZER « The Beginnings of Rotary-New York Club N°6 », paru dans THE ROTARIAN OCTOBRE 1917 PP362-364
# 7Boston 27 décembre - Peu de renseignements NDLR. Fondé trop rapidement le club connaitra des difficultés.
Pour en savoir plus lire l’article de Ralph WELLS « The Beginnings of Rotary-Boston Club N°7 », paru dans THE ROTARIAN MAI 1917 PP457-458
En juin Paul participe à la journée d'été à Paw Paw (village familial et chaleureux).
Pendant plusieurs années le Rotary-One effectuera en juin une sortie amicale à Paw-Paw, les membres se livrant à des baignades dans le lac et à divers jeux.
Paul démissionne du Comité des Directeurs du club de Chicago
le 24 septembre 1909
Le début de sa lettre de démission .
Le Rotary-club de Chicago compte 252 membres à la fin de 1909.
Son président, Red RAMSAY nomme Chesley PERRY à la tête de la commission Expansion ce qui a pour conséquence de ne plus laisser la seule initiative du mouvement à Paul HARRIS: Ches deviendra ainsi selon l'expression même du Fondateur : le "bâtisseur du Rotary"
Paul à son bureau d’avocat (Unity Building - Dearborn Street - Chicago)
NB - Paul exercera pendant 32 ans la profession d’avocat.
Peu de témoignages seront établis sur la vie professionnelle de Paul. Il faudra attendre le témoignage crucial de son associé de 20 ans dans le magazine The Rotarian en février 1955 (soit huit années après le décès du Fondateur) pour en connaitre un peu plus sur cette activité
Ajoutée le 20 déc. 2014 sur You Tube
Cette scénette de théâtre fait revivre la réunion constitutive du Rotary
Elle a été présentée à la Conférence de district 9685
le 23 février 2014, date du 109ème anniversaire du Rotary
This short play gives a good idea about the first meeting which led to the creation of Rotary. There are, however, one or two points which are open to correction or discussion.
Firstly the meeting was held in Room 711 in the Unity Building which was Gus Loehr’s office, not Paul Harris’ office.
Secondly there is no evidence that at that meeting the name ‘Rotary’ was coined, nor that doing community service was one of the objects, and though the provision of a public toilet by City Hall did become Rotary’s work, it may not have been the very first.
- Basil Lewis, RGHF History Chair
Provided by RGHF member Les Walsh
This re-enactment by members of the Willoughby Theatre Company in Sydney was commissioned by Rotary District 9685 and staged at the District 9685 Conference on 23 February 2014.
RGHF note : The narrative describes the setting as the office of Paul Harris, while the first meeting occurred in the office of Gus Loehr, in Room 711, of the Unity Building in Chicago, found at RGHF's http://www.room711.org . Also - Sylvester Schiele arrives late, but he and Paul walked together after dinner Madam Galli's Italian restaurant nearby. This meeting was an idea of Paul, Sylvester, and probably Harry Ruggles. It was a couple of weeks before they met again. "Rotary" was never discussed at the first gathering. That came later. Otherwise, it's good effort. Poetic licences allows this to be a valuable contribution to the Global History of Rotary. This video contains the spirit of Rotary.
Jack M. B. Selway, Founder of Rotary Global History Fellowship.
Use of the video is authorised subject to acknowledgment of the above and the following credits:
Actors: Jeremy Curtain, Mike Curtain, Luke Davis, & Peter Meredity
Author: Carla Moore Director: Tom Sweeney
(Cette reconstitution par des membres de la compagnie de théâtre Willoughby à Sydney a été commandée par le Rotary District 9685 et mis en scène à la Conférence de District 9685 le 23 Février 2014. Cette courte pièce donne une bonne idée de la première réunion qui a conduit à la création du Rotary.
Des erreurs toutefois :
La réunion ne s’est pas tenue dans le bureau de Paul Harris mais dans celui de Gus Loehr, dans la salle 711.
Sylvester Schiele arrive en retard alors que la discussion originale entre Paul et Sylvester a eu lieu en sortant du restaurant de Madame Galli
Le mot Rotary n'a jamais été discuté lors de la première rencontre. L'utilisation de la vidéo est autorisée moyennant mention de ce qui précède et les crédits suivants:
Acteurs: Jeremy rideaux, Mike rideaux, Luke Davis, Peter & Meredity
