Par Megan Ferringer
Tiré d'un article du numéro d'août 2014 de The Rotarian

 
 
Les rues du village indien qu'arpente la reporter-photographe Allison Kwesell, une diplômée des Centres du Rotary pour la paix, lui semblent bien familières. C'est en effet là qu'il y a quatre ans elle a rencontré pour la première fois Samir et sa famille. Le garçon n'avait alors que deux ans et il venait de contracter la polio.

Mme Kwesell s'approche d'une maison d'où viennent des cris : « Samir ! Samir ! ». Elle pénètre dans la modeste demeure en essayant de localiser la voix et se demande si elle reconnaîtra le garçon. Elle aperçoit six enfants jouant dans la cour au milieu d'un nuage de poussière. Puis elle remarque un petit garçon semblable aux autres enfants si ce n'est pour son boitillement. Elle se rapproche et les enfants s'arrêtent alors de jouer formant un demi-cercle autour de Samir. Allison Kwesell le reconnaît à son regard. Samir a aujourd'hui six ans et, grâce à l'aide d'un thérapeute, il peut courir et jouer avec les autres enfants de ce village situé dans la banlieue de Moradabad.

Samir est un des derniers enfants indiens à avoir contracté la polio. En mars 2014, l'Organisation mondiale de la Santé a annoncé que la région d'Asie du Sud-Est était officiellement exempte de cette maladie. La certification a finalement pu être prononcée après que l'Inde soit parvenu à vaincre la polio et n'ait pas signalé de nouveaux cas pendant trois années consécutives.

Cette réussite est le résultat de 36 années d'abnégation qui ont vu des millions d'agents de santé sillonner d'innombrables ruelles, gravir des sentiers de montagne ou traverser des déserts pour vacciner tous les enfants de ce pays surpeuplé. L'Inde signalait encore récemment le plus grand nombre de cas de polio dans le monde.

La mère de Samir, Fahmida, a aujourd'hui sept enfants. Elle se fait du souci pour Samir qui devra traverser une rue très fréquentée pour aller à l'école très prochainement. Il tombe parfois quand il court trop vite mais il rapide à se relever. Son médecin pense que son cas aurait pu être plus grave sans l'immunisation partielle dont il a bénéficié du fait d'une vaccination. Sa mère reste optimiste et Samir souhaite devenir docteur lorsqu'il sera grand. Selon Allison Kwesell, de nombreuses mères se font aujourd'hui moins de souci grâce aux efforts phénoménaux réalisés pour se débarrasser de cette maladie.