Par Arnold R. Grahl
Actualités du Rotary
19 mars 2015

 
  • Une panéliste intervient lors de la Journée du Rotary 2014 aux Nations unies. L'événement est organisé tous les ans en novembre pour célébrer les liens entre les deux organisations.
  • full screen sliderSylvan Barnet Jr. (au centre avec la main levée) fut le premier - et initialement le seul - représentant du Rotary. Ce réseau a depuis été étendu au-delà des Nations unies à diverses agences et organisations. M. Barnet est décédé en janvier.
  • Un panel de jeunes lors de la Journée annuelle du Rotary aux Nations unies l'an dernier
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Aux Nations unies, tout le monde sait que le Rotary, l'un des fers de lance de l'Initiative mondiale pour l'éradication de la polio, a contribué à la réduction de 99 % du nombre de cas de polio dans le monde. Et ce n'est dû au hasard. Depuis trois décennies, un réseau de représentants du Rotary renforce nos liens avec les Nations unies, ses agences et de nombreuses organisations internationales comme la Ligue arabe ou l'Union européenne. Ces contacts ont permis d'améliorer la visibilité et les réseaux du Rotary sur la scène mondiale.

Par exemple, des représentants du Rotary ont rencontré il y a trois ans le personnel de l'Organisation des États Américains (OEA) pour étudier des recommandations sur l'alphabétisation. Ils ont ensuite pu informer les ministres de l'éducation de l'ensemble des pays membres de l'OEA de différentes approches possibles pour améliorer le niveau de lecture des populations. L'Equateur a depuis accepté de travailler avec huit Rotary clubs et trois districts rotariens dans le cadre d'un programme de formation des enseignants financé par le Rotary et soutenu par l'OEA.

« Nous nous sommes rendu en Equateur où nous avons rencontré le vice-président, lui aussi membre du Rotary », se rappelle Richard Carson, représentant du Rotary à l'OEA. « L'action est une réussite et elle dure maintenant depuis trois ans. »

« Notre simple présence dans l'immeuble des Nations unies et dans des réunions [d'organisations non-gouvernementales] renforce la crédibilité du Rotary », ajoute Joseph Laureni, le représentant principal aux Nations unies à New York. « Nous ne sommes pas qu'un nom sur un tableau. Nous avons les moyens d'être présents sur le terrain et d'être visibles. »


Bradley Jenkins, un ancien représentant du Rotary aux Nations unies désormais conseiller, partage cet avis : « C'est une chance. Cela nous permet de coordonner les efforts collectifs. Nous avons par exemple plus de 8 000 clubs impliqués dans des actions sur l'eau. Nous en parlons régulièrement durant les réunions de l'agence, tout comme nous parlons souvent de nos boursiers de la paix ».

Des racines profondes

L'origine du réseau des représentants du Rotary précède même la création officielle de l'ONU après la Seconde guerre mondiale. En 1942, des Rotary clubs de 21 pays organisaient en effet une conférence à Londres à laquelle assistaient plusieurs ministres de l'éducation pour parler du développement de l'éducation, des sciences et de la culture au niveau international. Ce fut l'impulsion qui permettra de créer ce qui est aujourd'hui l'UNESCO – l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture.

Des délégations de membres du Rotary ont également participé à la rédaction de la Charte des Nations unies à San Francisco en 1945 et l'ont fortement soutenue dans les premières années. Après le début de la guerre froide, l'organisation est petit à petit devenue le terrain de débats idéologiques et le Rotary, conformément à sa volonté de rester apolitique, s'en est un peu éloigné.

L'intérêt du Rotary pour les Nations unies a rejailli à l'occasion du lancement de la campagne d'éradication de la polio en 1985 et de nouveaux partenariats avec l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l'UNICEF.

Sylvan Barnet Jr.
S'il y a un homme qui a joué un rôle central dans le rétablissement du dialogue, il s'agit de Sylvan Barnet Jr., un pionnier des relations publiques internationales qui a rejoint le Rotary club de New York en 1987. C'est à l'occasion d'une manifestation à New York la même année qu'il rencontre le président du Rotary Charles Keller qui finira par lui demande de rétablir le statut consultatif du Rotary auprès du Conseil économique et social des Nations unies.

Charles Keller en a d'ailleurs parlé dans une lettre de condoléances à sa famille suite à son décès en janvier : « À partir de ce moment, il est devenu le pilier des relations étroites entre le Rotary et les Nations unies ou les autres organisations. Le soutien constant du Rotary aux Nations unies est en grande partie le produit du travail de nos représentants dont Barney [Barnet] fut le premier et un modèle pour tous ceux qui ont suivi. »

Au fil des années, l'influence des organisations non gouvernementales grandit aux Nations unies, notamment dans les domaines de l'environnement, de la santé, de l'éducation et des droits de l'homme. C'est aussi le cas de celle du Rotary. Ses efforts dans les domaines de la santé de la mère et de l'enfant, de l'eau et de l'assainissement, et de l'éducation ont bénéficié de ces relations et ils recoupent plusieurs des Objectifs du millénaire pour le Développement des Nations unies.

Les administrateurs du Rotary ont progressivement étendu le réseau des représentants pour inclure les agences des Nations unies à Genève, Vienne et Paris, ainsi que dans d'autres groupes internationaux comme le Programme Alimentaire Mondial, l'Union africaine et la Communauté des Nations. Il compte aujourd'hui 30 membres du Rotary nommés par le président international qui communiquent régulièrement les priorités de l'organisation à ces différentes entités.

En 2013, le conseil d'administration a ajouté deux jeunes représentants aux Nations unies et nommé l'ancien secrétaire général Ed Futa au poste de doyen des représentants. Il est en charge de fixer la direction et la stratégie des activités de sensibilisation du Rotary à l'égard de la communauté internationale.

Les représentants français organisent une Journée annuelle du Rotary à l'UNESCO à Paris qui permet de saluer la longue relation et la coopération entre les deux organisations. Cette année marque aussi le 70e anniversaire de l'UNESCO et le thème de la conférence est « Construire la paix avec le Rotary et l'Unesco : Les initiatives pour la paix des comités interpays ».