Par Arnold R. Grahl
Actualités du Rotary. 8 avril 2014
 

 
 
Un élève libanais apprécie l'eau potable disponible grâce à une action des Rotary clubs du pays.
 
Une action visant à approvisionner les écoles du Liban en eau potable fait le pont entre les différents religieux, culturels et politiques du pays.

En 2011, des Rotariens du Nord du Liban décident d'installer des filtres et des réservoirs d'eau dans quelques écoles grâce à un financement de la Fondation Rotary. L'idée est ensuite reprise par d'autres clubs.

Deux ans plus tard, plusieurs dirigeants de district y voient le potentiel pour une action de plus grande envergure et ils impliquent les 24 Rotary clubs du pays. Une commission est alors formée pour organiser la promotion et réunir les compétences techniques, pendant que chaque club mobilise des bénévoles, participe au financement, et obtient des subventions du Rotary et d'autres organisations. La commission travaille également avec le ministère de l'éducation, World Vision, l'UNICEF et la Croix Rouge.

L'approvisionnement en eau potable dans les écoles est l'objectif principal car cela permet aux élèves d'être moins malades et ainsi d'obtenir une meilleure éducation. Mais l'action a aussi permis de réduire les dissensions interconfessionnelles après la guerre civile qui a divisé le pays de 1975 à 1990 et fait environ 120 000 morts.

Lina Shehayeb, présidente du Rotary club d'Aley est par exemple de confession druze. Pour elle, travailler avec des Rotariens catholiques, maronites, grecques orthodoxes, arméniens ou musulmans lui a permis de mieux comprendre leurs différents points de vue politiques et religieux. Elle affirme ainsi qu'ils construisent la paix et que c'est quelque chose de nouveau pour leur pays.

Même la répartition des rôles entre les clubs permet de favoriser la paix puisque chacun d'eux est responsable d'un certain nombre d'écoles, dans leur région ou ailleurs. Le club nomme alors un coordinateur, trouve des fournisseurs et des sponsors, alloue les fonds issus des subventions du Rotary ou autre et finance l'installation des filtres dans les écoles. Cela permet par exemple à des clubs majoritairement catholiques de travailler dans des régions majoritairement musulmanes car ce ne sont plus les différences qui sont importantes mais l'approvisionnement en eau des enfants.

Selon l'équipe technique de l'action, l'installation des filtres et des réservoirs, et l'entretien, coûtent environ 2 500 dollars par école. Près de 200 ont été équipées jusqu'ici et l'objectif est de s'occuper des 1 535 écoles du pays au cours des trois prochaines années.

Et l'action arrive à point nommé. Avec la crise en Syrie, le Liban accueille un grand nombre de réfugiés dont des enfants en âge d'être scolarisés. L'amélioration des écoles permet donc de les accueillir. Encore une fois, les Rotariens ouvrent la voie vers la paix dans la région.