PARTENARIAT AVEC LES NAVIRES DE L'ESPOIR EN GUINEE
 
 
Par Kate Nolan
The Rotarian

 
 
En mars dernier, une équipe de formation professionnelle (VTT) financée par une subvention clé en main parrainée par le district 7690 (États-Unis), la première depuis la mise en place du nouveau modèle de subventions, s'est rendue en Guinée pour dispenser des formations en matière de protocole de contrôle des infections et des maladies dans le cadre d'un partenariat avec l'organisation Les Navires de l'espoir.
 
 
Rick Snider, ancien gouverneur du district 7690 ayant travaillé 5 ans sur un des Navires de l'espoir avec sa femme Linda, a coordonné l'action. Il s'est entouré de Jenny Braswell comme chef d'équipe et de son mari Sherill, un médecin et première recrue de l'équipe, puis de professionnels de santé, anciens collègues de Jenny pour compléter l'équipe.

L'Africa Mercy, un navire-hôpital, est ancré dans le port de Conakry pour une mission médicale de 10 mois. À bord, le personnel médical et des experts en visite, comme notre équipe VTT, mettent en place des dispensaires médicaux et dentaires, organisent des dépistages, procèdent à des interventions chirurgicales et sensibilisent la population locale aux problèmes de santé.

« Les Navires de l'espoir explorent toutes les options qui permettent de continuer à aider les professionnels locaux après le départ du navire-hôpital », dit Michelle Bullington, conseillère de l'équipe. En ce sens, l'amélioration des techniques de stérilisation aurait un impact durable.

Leur mission a débuté par une visite de l'hôpital Ignace Deen, une structure du siècle dernier. Un constat cinglant : des bandages sèchent aux balcons avant d'être réutilisés, des vieilles tables d'examen n'ont pas de papier stérile, il y a peu de produits de désinfection, pas d'autoclaves, ni de boîtes de recyclage des déchets médicaux. Les docteurs et les infirmières doivent apporter leurs propres gants, blouses et masques.

Dans les salles généralement propres, les familles prennent soin des patients et dorment sous les lits. La nourriture est conservée à même le sol, attirant les insectes, les mouches et les moustiques qui cohabitent librement dans l'espace ouvert au courant d'air pour lutter contre la chaleur.

Dans un autre hôpital de Conakry, l'équipe constate le délabrement des toilettes non raccordées à l'eau et du système électrique fréquemment en panne. Elle tombe sur une douzaine de blouses et de champs chirurgicaux séchant par terre, un rappel du bien-fondé de l'objectif de leur mission : diminuer le taux d'infection causé par des pratiques non stériles.

« Ici le personnel examine les patients les uns après les autres, sans gants et sans se laver les mains. Des plaies ne sont pas pansées, il y a aussi des mouches et des cafards, et les égouts s'écoulent à l'air libre à proximité. Il n'existe aucune barrière stérile, » explique Mr Braswell, en ajoutant à chaque fois la même chose: « Ils font du mieux qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont. »

L'équipe a pendant une semaine assurée des formations aux techniques de réduction des infections, particulièrement l'utilisation de gants, de masques et de blouses ; le contrôle des rats et des moustiques ; la désinfection à la javel, le suivi des maladies infectieuses et le lavage des mains qui peut permettre d'éviter la moitié des infections en milieu hospitalier.

Des manques importants apparaissent au grand jour comme par exemple ce malentendu qui porte le personnel à penser que les germes adhèrent au gel désinfectant. « Il devient important de clarifier la situation particulièrement dans un lieu où la qualité de l'eau courante est peu fiable », explique Jenny Braswell. Une discussion sur les soins met en lumière le besoin de traiter immédiatement les plaies pour éviter l'infection au lieu d'attendre l'apparition des symptômes.

Hadja Fatou Sikhé Camara, directrice de l'hôpital, souligne que « si la diminution des infections est une des priorités, le manque d'équipement et de fournitures rend la tâche difficile dans les pays en développement.
Elle indique avoir besoin d'autoclaves, d'antibiotiques, de vaccins, de moustiquaires et de gants en caoutchouc ainsi que d'appareils pour l'analyse du sang et d'un réserve d'eau potable. Sur les six salles d'opérations, seule la nouvelle unité d'accouchement est équipée de stérilisation par rayonnement ultraviolet.

Les tests pré- et post- formation indiquent que les objectifs de formation de la mission ont été atteints. Les participants indiquent aussi vouloir sensibiliser les familles assurant des soins aux patients à se laver les mains et à ne pas étendre le linge médical au sol. La mission de l'équipe ne s'arrête cependant pas là et, de retour aux États-Unis, tous s'efforcent de trouver et d'acheminer le matériel médical et les fournitures qui font défaut dans les hôpitaux visités pour permettre au personnel formé de travailler dans de bonnes conditions.