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" Avec l'aimable autorisation de Serge Gouteyron "

 

SONGEONS À L'AVENIR


réalisé durant sa visite aux gouverneurs de district à Naples (Italie) en mai 2006.

Serge, pouvez-vous nous parler de votre expérience au Rotary ?


C'est une expérience courte puisque je ne suis rotarien que depuis 1990. Auparavant, ma vie professionnelle m'accaparait trop et j'ai dû plusieurs fois refuser l'invitation qui m'était faite car je n'avais pas le temps nécessaire.

Je suis membre du Rotary club de Denain Bouchain, un petit club du nord de la France créé en 1958. J'ai été président de club en 1994/1995 et mon mandat a été marqué par une coloration internationale qui semble avoir été ma motivation depuis les premiers jours. L'initiative la plus importante initiée sous mon mandat a été l'organisation d'une grande manifestation centrée sur le rôle du Rotary. Soixante-dix clubs européens et notamment de pays voisins y ont participé. J'ai été également président du comité inter pays France Russie et organisé une réunion à laquelle étaient conviés le Maire de Moscou qui était à l'époque un Rotarien et l'ambassadeur de France en Russie. Grâce aux activités du comité, nous avons créé 10 clubs en Russie. Enfin, j'ai été gouverneur de district en 2000/2001 sous la présidence de Frank Devlyn.
Serge Gouteyron

Quelles sont les différences entre le Rotary en Europe et aux États-Unis ?
Quelle direction doit prendre l'organisation aujourd'hui  ?

J'ai remarqué que dans de nombreux pays européens et notamment en Italie, en Allemagne et en Europe de l'Est, le Rotary se développe rapidement. Dans deux ans, nous aurons un nouveau district en Hongrie et nous sommes bien implantés en Bulgarie ainsi qu'en Roumanie. Le développement des effectifs dans cette région est bien plus important qu'aux États-Unis. Toutefois, il ne faut pas oublier qu'aux États-Unis il existe un Rotarien pour 600 habitants alors qu'en Europe ce ratio est de 1 pour 1 500. Par conséquent, la croissance est plus aisée chez nous. Cette croissance est également remarquable en Suisse et en Belgique alors que la France, la Grande-Bretagne et les pays scandinaves stagnent même si la densité est de 1 Rotarien pour 300 habitants.

En quoi les Européens perçoivent-ils le Rotary différemment des Américains ?

Je pense que tout le monde devrait s'interroger davantage sur les messages du Rotary, sur la philosophie de notre organisation. En Europe, nous portons notre attention sur les actions du Rotary, ce qui est très honorable, mais en même temps nous devons accroître la visibilité du Rotary si nous voulons le renforcer et diffuser sa philosophie de la vie. Si la philosophie du Rotary doit rester la même partout, nous devons la disséminer grâce à une approche diversifiée et adaptée à chaque région en créant des modèles qui reflètent la diversité de notre organisation.

De quelle philosophie parlez-vous ?


Paul Harris a parlé d'une « philosophie de la vie et du travail pour atteindre le bonheur ». Cette philosophie doit commencer dans notre couche sociale au travers de l'amitié et de la solidarité, puis se transformer en entente mutuelle. Je crois que ce message nous permettra de rendre notre organisation plus attractive.


L'expansion dans de nouvelles régions était au cour des préoccupations du président Stenhammar. Où en sommes-nous ?


C'est une question très importante. Il y a quatre ans, nous avons ouvert des clubs provisoires en Chine. Grâce à la détermination de notre Président et de notre Conseil Central, nous sommes finalement parvenus à remettre officiellement à ces clubs leur charte. Le 22 mai dernier, les Rotary clubs de Shanghai et de Pékin ont été officiellement reconnus et bientôt nous aurons un club à Cuba et nous serons de retour au Vietnam. En Russie, les nombreux clubs appartiennent désormais à un nouveau district et leur gouverneur, comme tout gouverneur dans le monde, a assisté au SFGE.


Que pensez-vous de la coopération du Rotary avec d'autres organisations telles que l'UNESCO ?


Je pense, et je suis persuadé que de nombreuses personnes seront d'accord avec moi, que le Rotary et l'UNESCO ont une mission commune. Nous nous concentrons sur la formation et l'éducation, les ressources vitales comme l'eau, ou l'éthique. L'UNESCO s'intéresse aux mêmes questions et est considérée comme une organisation publique gouvernementale alors que le Rotary est une organisation privée. Je trouve ces aspects assez intéressants en raison de la nature de la réalité qu'elles représentent. Le Rotary et l'UNESCO partagent trois aspects fondamentaux. Les objectifs de l'UNESCO ont une coloration culturelle alors que le Rotary intègre la culture de manière différente. Dans tous les cas, notre devoir est d'améliorer notre coopération avec les autres organisations de service. Il s'agit d'une question de temps et d'un processus graduel.


À en croire le développement de l'effectif et l'accession des femmes à des postes plus élevés, d'ailleurs encouragée par le président Stenhammar, quel est le futur profil du leadership au Rotary ?

Combien de temps cela prendra-t-il ?
Et par où commencer ?

Donner aux femmes des postes plus importants a été une préoccupation majeure du Président. Je suis certain que cela sera avec d'autres aspects un point clé du renouveau du Rotary en commençant par le Conseil Central. À l'heure actuelle, le Conseil Central est composée de six directeurs d'Amérique du Nord et du Canada, deux d'Amérique du Sud, cinq d'Asie, deux du Japon et quatre d'Europe. Dans un futur proche, il sera nécessaire de donner une meilleure représentation à l'Europe et à l'Asie notamment au regard des chiffres produits par l'Inde. Les décisions du Conseil Central sont importantes car elles reflètent non seulement la philosophie du Rotary mais aussi parce qu'il revient aux directeurs d'examiner et d'analyser nos programmes et l'impact qu'ils ont sur nos collectivités.

Bientôt, la question de la représentation de l'Inde au Conseil Central devra être abordée. En Inde, vous avez maintenant 85 000 Rotariens qui représentent une « quantité de qualité » comme l'aime le répéter l'ancien Président Carlo Ravizza, un concept que j'étudie avec grande attention. De ce fait, je suis certain que la question se posera bientôt de savoir pourquoi nous n'avons pas d'Indien au Conseil Central.


Quelle est votre vision pour l'avenir du Rotary ?


Nous avons besoin de crédibilité et de pragmatisme à tous les niveaux. Le Rotary doit être international dans tous ces aspects, y compris sur la plan structurel. À Evanston, par exemple, le Rotary ne doit pas simplement tenir compte des Américains mais du monde entier. C'est le seul moyen d'avoir une structure de notre organisation qui corresponde à un Rotary club comme on en trouve partout dans le monde. Bien entendu, il y aura des problèmes de management à résoudre mais c'est notre devoir d'engager une réflexion.


Pensez-vous que nous aurons un nouveau programme général ?


Avant de s'engager dans cette voie, ce qui sera nécessaire tôt ou tard, nous devons penser à obtenir la certification de l'éradication de la polio dans le monde. Dans le même temps, il est nécessaire que les clubs se concentrent sur les priorités que sont l'eau, l'alphabétisation, la santé et la lutte contre la faim. Il est extrêmement important d'informer le public sur les rôles multiples que joue le Rotary et sur les activités entreprises par notre réseau de Rotary clubs.


Savez-vous quel sera votre rôle dans l'avenir du Rotary ?


Je crois que les aspects fondamentaux de notre organisation sont une vision, une stratégie et l'élaboration d'une philosophie qui cadre avec nos actions. Je vais donc beaucoup réfléchir à la question du Rotary car j'ai toujours donné la priorité aux idées nouvelles et à leur réalisation.


Réfléchir au Rotary revient à réfléchir à ses programmes. Nombreux sont ceux qui sont intéressants mais celui qui semble rattaché à une démarche stratégique sont les Centres du Rotary sur la paix et la résolution des conflits. Comment ce programme va-t-il évoluer ?


Les activités organisées dans ces sept universités à travers le monde sont très importantes pour le processus de paix. Le programme pose des défis à tous les Rotariens, notamment en matière de relations humaines et d'harmonie. Il ne faut pas oublier que de nombreux conflits sont résolus en raison des relations tissées par des Rotariens dans le monde entier. Pour en revenir à l'environnement pédagogique, vous vous apercevrez que les participants à ce programme de niveau master n'ont aucun problème à s'adapter aux conditions de travail dans des organisations telles que l'UNESCO, et cela grâce à l'expérience acquise au cours de leurs études dans ces Centres. Toutefois, un des principaux problèmes du programme est son coût car il comprend la prise en charge des étudiants mais aussi des professeurs. De ce fait, la Fondation Rotary étudie la possibilité de réduire les coûts. Cela pourrait passer par une réduction de la durée des études ou par une augmentation du nombre de participants. Dans tous les cas de figure, nous sommes déterminés à continuer.


Quel est votre rôle en tant que Vice-Président ?


C'est très simple. Je suis un membre du Conseil Central au même titre que les autres et je remplace le Président lorsqu'il est indisponible comme c'est le cas aujourd'hui en Italie.


Qu'advient-il des obligations familiales lorsque l'on est amené à accepter un poste aussi important ?


Lorsque je suis devenu gouverneur de district, ma femme s'est arrêtée de travailler afin de pouvoir m'accompagner dans mes déplacements pour le compte du Rotary. À l'heure actuelle, elle a repris son travail et ne m'accompagne plus autant. Toutefois, lorsque la nécessité l'impose, elle me suit dans mes déplacements. Il s'agit d'un petit sacrifice sur une période courte qui est tout à fait gérable. Je pense qu'il est très important que la cellule familiale croit au Rotary tout autant que quiconque qui accède au niveau le plus élevé de la hiérarchie.