Ensuite, on souffre de voir 2 situations qui n'ont rien de rotarien. La première, l'indifférence de certains rotariens voire de certains clubs pour la Fondation sans laquelle, pourtant, le Rotary n'existerait pas. On peut tout dire sur la Fondation ( turn over fréquent des cadres, rigueur, esprit tatillon .) certes, cependant n'oublions pas qu'il s'agit avant tout d'un organisme chargé de « gérer » le patrimoine des Rotariens et qu' il est normal ( comme le font les banques,) d'exiger des preuves, des garanties que les sommes octroyées l'ont été pour ce pour quoi elles avaient été versées. Grâce à elle donc, grâce aux dons des Rotariens, bien des maux, (songeons à Polio + aux Programmes 3 H ..), des misères ont été soulagés et du bonheur répandu, tout cela dans un esprit de paix et de générosité. Qu'il faille songer à une Fondation française, pourquoi pas ? Ma promo en a évoqué l'éventualité avec le past vice président international Serge Gouteyron. Néanmoins dans l'état actuel, songeons à tout ce qu'a fait, fait et fera la Fondation et aidons-la !
L'autre situation, non moins navrante, est l'attitude de certains clubs vis à vis du District, véritable « nébuleuse » à qui on ne reconnaîtrait presque aucune autorité morale (« tes actions ne nous concernent pas ») voire dont on se méfie et dont on conteste même, parfois, l'utilité. Certes ces clubs sont rares, Dieu merci ! Mais ils existent. Il faut donc rappeler que si le Rotary ce sont les clubs et je l'ai dit et répété à maintes reprises, de grâce ! Ne confondons pas autonomie et indépendance ! Reconnaissant l'importance des clubs, j'ai voulu que la nouvelle composition de la commission de nomination du gouverneur donne la majorité des voix aux Présidents ( 6 Présidents et 5 past gouverneurs). Il n'en est pas moins vrai que le District est une entité du RI créée par lui pour regrouper un certain nombre de clubs autour du seul représentant officiel du RI (et non du Président) : le Gouverneur. Un de ses rôles est d'impulser du dynamisme, de l'enthousiasme vers des actions locales, nationales, internationales dans laquelle le district s'engage car le Rotary, c'est l'action. Le district n'impose jamais : il propose des actions et quand, par exemple, on évoque la recherche sur les maladies du cerveau et que les 18 districts français proposent une action d'une Journée Nationale du Rotary en faveur de cette action, quel Club rotarien, quel Rotarien dignes de ce nom peuvent-ils refuser d'y participer ? Ce n'est pas une obligation mais si l'on se dit « ROTARIEN » ne doit-on pas s'associer à une action qui doit promouvoir le Rotary ( qui en a tant besoin) et participer à une action pour « Servir » la communauté internationale par la recherche ? De tels refus navrent et peinent car ils soulignent non pas le refus d'aider (ces clubs sont fort actifs par ailleurs) mais une défiance de la « nébuleuse » District. Et cela, au nom de quoi ? Or rappelons-le, le Rotary c'est aussi 532 districts avec 532 représentants officiels pour ne pas dire 532 « officiers » du RI, c'est eux et leur équipe qui sont chargés de faire passer et vivre le message, les impulsions reçues lors de leur formation à l'Assemblée internationale et toute action qui promeut le Rotary dans l'esprit, l'éthique et la philosophie du Rotary doit être encouragée par le Gouverneur.
Que doit être alors un Gouverneur pour remplir sa tâche de représentant du RI ? Je répondrai que plus que gestionnaire, il doit être visionnaire, comme notre fondateur. Il doit, en effet, à travers sa gestion, sa politique assurer avant tout, la pérennité, l'avenir du Rotary à la place où il est. Et c'est la même responsabilité qui incombe aux Présidents, d'où, je me répète, cette indispensable formation au leadership. Il faut avoir une vision à long terme et le Rotary l'a compris en instituant le plan de leadership qui institue sur 3 ans, un travail en équipe. Celui-ci permet, quand il est bien compris, accepté, de poursuivre, à la fois, des objectifs communs, de sauvegarder les bases indispensables, (ainsi notre philosophie, notre éthique, notre devise) tout en permettant à chacun de réaliser ses propres objectifs et de contribuer ainsi à l'évolution indispensable du Rotary (car « qui n'avance pas, meurt »).Et le même processus s'applique aux clubs à présent. Cela suppose également qu'avant de prendre ses fonctions le futur Gouverneur, le futur Président qui sont encore « nommés » préparent déjà leurs propres objectifs, établissent leur « politique » qui ne demanderont plus alors qu'à être gérés ! (car le gouverneur a un comité, une équipe pour gérer et qu'il supervise tout en déléguant). J'en profite pour remercier ici tous les membres de mon équipe qui m'ont bien secondé.
Nos Présidents doivent eux-aussi être des visionnaires pour faire évoluer leur club. A partir de l'analyse qu'il aura faite de l'état de celui-ci, il pourra mettre en place une « thérapie » pour certains, établir un cap clair pour d'autres, modifier les activités antérieures, réorganiser, restructurer .pour faire face à la démobilisation, à la stérilité, l'inactivité (le Rotary c'est l'action, je me répète) et « adapter » le club. Dans les actions comme dans les postes ( sauf certains rares cas) , évitons la sclérose, l'immobilisme, la permanence, la « reproduction » ou la répétition qui engendrent la monotonie laquelle insidieusement, paralyse puis tue ! Tous les membres du club doivent participer à l'élaboration et à la réalisation des projets. Si l'on veut l'adhésion, il faut que tous s'expriment, que l'on écoute les critiques constructives, que l'on se tourne aussi vers les autres clubs qui ont l'expérience de tel type d'action et que les clubs se regroupent pour ouvrer ensemble et non chacun dans son coin. Et cela passera parfois par un changement de style de nos réunions voire de nos horaires. Là, nous formerons alors là une belle famille et serons plus efficaces.
Lorsque j'ai réuni pour la première fois, le 11/11 2005, le comité 2006/2007 j'ai annoncé aux différents membres : « Le fil rouge du gouvernorat 2006/2007 sera : le changement dans la continuité. » car avec mes camarades de promotion je partageais cette vision : le Rotary devait changer sous peine d'implosion ! Regardons ! nous sommes depuis des lustres à 1.200.000 rotariens et cela GRACE à la création de nouveaux clubs et l'admission des professionnelles. Beaucoup d'anciens clubs se vident, s'étiolent, s'essoufflent et beaucoup de nos jeunes admis partent dans les 2/3 ans qui suivent leur admission ! Quelle joie fut celle des gouverneurs 2006/2007, concrétisée par une formidable ovation à l'Assemblée Internationale de San Diego lorsque Bill Boyd nous dit : « d'ouvrir la voie » que, « en tant que Rotariens nous ne pouvions pas nous satisfaire du statu quo, que ce soit dans nos clubs ou dans collectivités » Nous sommes disait-il « les tenants du « Pourquoi pas nous ? » Tout en rappelant que, si nous devons rester fidèles à nos principes de base, si notre devise et notre mission doivent rester inchangées, le Rotary, lui, doit rester en permanence ouvert au changement. » Paul Harris n'a-t-il pas écrit « Le Rotary assurera son destin par une évolution constante voire par des révolutions. » ? Ne devons-nous pas l'écouter ? Le Rotary a pris du retard face aux changements radicaux que connaît le monde. Beaucoup l'ont compris et tentent d'apporter des remèdes (ex le PLD et le PLC). Il faut revoir nos grandes manifestassions (Conférence de District, Assemblée) qui ont grandement besoin d'un coup de brosse, (ouvrons-les à l'extérieur !) nos réunions dans certains clubs. Retroussons nos manches et ne donnons pas seulement des chèques : des actions comme le Don du Sang, la Journée Nationale du Rotary pour la FRC font ainsi beaucoup pour le Rotary car ses membres se dévouent, se mobilisent et sont visibles dans l'action . Et parlons du Rotary, soyons fiers de ce que nous faisons. Etre Rotarien n'est pas une tare que je sache : changeons notre image et notre « réputation de notables qui se réunissent pour manger et se dédouanent en donnant des chèques. » C'est ainsi que je vous ai demandé de modifier les statuts, le règlement d'ACRODI, la Commission de Nomination du Gouverneur, que la Conférence de District fut différente des précédentes ( date, forme et fond), qu'il y a eu la Fête de l'Amitié, que l'EGE s'est fait pour la 1 ière fois au Brésil. Oui, nous devons évoluer, changer !
Or, que voyons nous trop souvent : la répétition des actions malgré leur échec parfois, monotonie de certains types de réunions, l'accaparement par certains des actions ou des postes ( alors que Bill Boyd a écrit « Chaque rotarien a tellement à offrir que j'aimerais que chacun puisse occuper un poste au sein de notre organisation. », l'oubli que l'amitié tant vantée ne se scelle pas uniquement autour d'un verre, ou d'une assiette ( qui ont tant terni notre image dans le public) mais dans l'action menée ensemble. Enfin, cerise sur le gâteau, le nouveau rotarien qu'on oublie d'intégrer, (voir un article dans un « Le Rotarien » de l'année) à qui on ne confie aucune mission alors qu'il est entré pour servir ! La roue n'est pas comme le disait un quidam à un gouverneur de ma promo « la légion d'honneur de ceux qui ne l'ont pas reçue » mais le symbole de l'ouverture au changement et au service. La roue qui tourne avance et la nôtre avance vers la construction de la Paix, rêve de Paul Harris repris par Maurice Duperrey, seul Président international français : « Le Rotary ne cherche pas autre chose que de faire régner l'harmonie dans le monde.» Et toutes nos actions internationales, grâce pour beaucoup à la Fondation, n'ont d'autre but que cette recherche de l'ouverture vers les autres pour une meilleure compréhension.
En conclusion, je dirais que cette expérience du gouvernorat, je souhaiterais à tout un chacun de la vivre car elle est extrêmement riche tant du point de vue humain que rotarien.. On y vit l'internationalité du Rotary, on y côtoie des hommes et des femmes de valeur car il y en plus qu'on ne pense et ils sont souvent modestes, ceux-là ! Oui ! Notre Rotary est riche de potentialités, de ressources qui ne demandent qu'à éclore. On y trouve des amis sincères tant dans les responsables nationaux ou internationaux que, et surtout dans nos clubs. J'ai noué avec certains d'entre vous des liens très forts et dont je mesure l'honneur et le plaisir. Pour que le Rotary vive, s'étende , que le rêve de Paul Harris se réalise, nous devons constamment évoluer et savoir laisser la place à d'autres, plus à même de saisir l'environnement économique, culturel, social. auquel nous devons nous adapter et pour lequel agir. Et pour cela ne pas avoir peur de changer. « Nous ne pouvons espérer obtenir de meilleurs résultats en nous contentant d'utiliser les mêmes vieilles méthodes d'il y a 15 ans » (Discours à l'Assemblée Internationale de San Diego 2006). . Chacun en apportant sa pierre aidera le Rotary à évoluer, à se revitaliser. Ayons, Chers Amis, le courage du changement. |