Accueil
 
Le Rotary International
 
 
 
 
 
Les Actions des Clubs
 
Les Actualités
 
Calendrier du District
 
Téléchargement
 
Communication
   
 
 
 
3, rue Prébel - 22500 Paimpol
02 96 54 44 49
Réunions : Au siège le lundi : 1er, 2ème, et 4ème, apéritif au club à 19 h 30 ; 3ème : dîner ;
5ème : dîner avec conjoints. Pour le repas au club, s'adresser au Secrétaire.
4 décembre 2012 Visite de Patrick Pesson, Gouverneur 2012/2013
31 octobre 2012 Conférence statutaire d'Herni Volf
11 septembre 2012 Forum des Associations 2012
23 août 2012 Deuxième Super LOTO.....
23 août 2012 Au cœur de la cour pénale internationale avec Caroline RABIN
24 juillet 2012 Compte rendu de la vente aux enchères
30 juin 2012 Passation 2012
30 juin 2012 Conférence de presse du 25 juin 2012
22 juin 2012 Conférence statutaire de Yann Couzigou
20 juin 2012 « Saint Yves de Vérité »
25 avril 2012 Une deuxième classe en dur pour Badian 2 au Sénégal
16 avril 2012 Les actualités d'avril 2012 du Rotary Club de Paimpol
12 avril 2012 Quand les Belges rendent visite aux Bretons !!!
31 mars 2012 La journée nationale de communication du Rotary
31 mars 2012 Concours d'expression orale
21 mars 2012 Le Club reçoit le groupe texan de l'EGE
21 mars 2012 La conférence statutaire de Catherine et Gille Reischek
21 mars 2012 Vide grenier
21 mars 2012 Voyage en Islande pour 9 jeunes
24 février 2012 Jules Dumont d'Urville
14 février 2012 Loto 2012
07 février 2012 Intronisation d'Alain Nadal
28 janvier 2012 Récital du pianiste italien Francesco Attesti
05 janvier 2012 Le Noël de Percy
VISITE DU GOUVERNEUR
 
   4 décembre2012
 
LE ROTARY CLUB DE PAIMPOL ACCUEILLE PATRICK PESSON
GOUVERNEUR DU DISTRICT 1650 BRETAGNE MAYENNE
 


Visite du Gouverneur
 
Le 29/10/2012, Yann Couzigou, président du Club et ses membres ont accueilli Patrick Pesson, gouverneur du District Bretagne-Mayenne pour sa visite annuelle ; occasion pour le président de présenter les projets du club et pour le gouverneur de faire :
  • connaissance et échanger avec tous les membres du club, 
  • partager les 4 orientations et les 6 objectifs du District pour l’année rotarienne en cours.

A l’issue de cette réunion de travail professionnelle  et conviviale, Patrick Pesson et Yann Couzigou  ont procédé à :

  • l’intronisation d’un nouveau membre : Valérie Nivon-Bieber, 47 ans, mariée. Elle habite Plounez et est spécialisée dans les problématiques de Ressources Humaines.
  • la remise d’une haute distinction, le PHF, à deux de ses membres, pour leurs contributions passées aux actions du club : il s’agit de :
    • Yves Guillou, membre fondateur du club en 1967 et président en 1976/1977
    • Elisabeth Espiga qui a présidé le club en 1999/2000   

Rappelons que le PHF est la plus haute distinction que peut obtenir un rotarien ou non rotarien pour son implication dans un club au service du Rotary International. Cette distinction porte le nom du fondateur : Paul Harris Fellow

  • la remise d’un insigne qui récompense le Parrainage d’un nouveau membre  à Marie-Renée Kervella
  • Yves Le Calvez et Olivier Bieber ont aussi été honorés en tant que membres d’honneur du Club
Cette visite et cette cérémonie se sont déroulées dans la plus grande convivialité qui soit et chacun avait présente à l’esprit la devise du Rotary : « Servir d’abord ».
 
Cliquez sur les images pour les agrandir


Yves


Elizabeth


Valérie


Valérie et sa marraine Marie-Renée


Echange des fanions


Devant une coupe de champagne
 
Contact Presse :
Gilles Reischek : 0678436098
gilles.reischek@orange.fr
 
CONFERENCE STATUTAIRE D'HENRI VOLF
 
   31 octobre 2012
 
 
Conférence statutaire de Henry Volf du 15 octobre 2012 qui s'est tenue dans les salons de l'hôtel Ker-Loys à Paimpol.

Henry nous a retracé sa vocation de marin et sa vie professionnelle d'officier de la Marine Marchande entièrement vouée au transport du pétrole. Il nous a fait partager le cheminement qui l'amena à la fonction de Commandant exercée durant 16 ans. Une vie riche d'expériences professionnelles et humaines, des navires de faible tonnage aux 550 000Tonnes, ayant à connaître sur la fin les équipages cosmopolites étrangers.

Cette soirée se terminait par un repas convivial avec les membres du club.
 
 
FORUM DES ASSOCIATIONS
 
    11 septembre 2012
 
Comme les années passées, le Rotary Club de Paimpol a participé au Forum des Associations organisé par la municipalité. Grâce à Marie-Renée et Valérie la présentation du Rotary en général et du club de Paimpol et de ses action en particulier, a été réalisée pour la première fois à l'aide d'un superbe PowerPoint qui défilait en boucle.

Quelques contacts furent pris sur place avec l'espoir que ces derniers se concrétiseront par des adhésions nouvelles.
Une magnifique lampe récompensait la gagnante du concours qui sut répondre à cette question : « Qu'est-ce qu'un PHF ? ».
 
Cliquez sur les images pour les agrandir
 
L O T O
 
LE ROTARY CLUB DE PAIMPOL ORGANISE SON DEUXIEME LOTO.
 
Vendredi 17 août 2012, le deuxième super loto de l’année a connu le succès habituel. Tous les membres du club s’étaient mobilisés afin d’assurer le  bon déroulement  de l’opération.
 
Le bénéfice de cette soirée sera réservé comme d’habitude à l’aide en faveur des plus défavorisés en particulier en direction des jeunes.

Nous avons bénéficié de l’aide de certains membres du club de foot de Paimpol pour la mise en place de la salle nous témoignant ainsi leur remerciement pour le soutien que nous leur apportons dans la formation des jeunes du club.
 
Gilles Reischek  -  06 78 43 60 98
gilles.reischek@orange.fr
 
AU CŒUR DE LA COUR PENALE INTERNATIONALE
 
Le Rotary Club de Paimpol accueille Caroline RABIN
pour sa conférence sur son stage à la Cour Pénale Internationale
 
Le 13 août 2012, le Rotary Club de Paimpol a accueilli Caroline Rabin pour sa conférence sur le « vécu » de son stage à la Cour Pénale Internationale de La Haye. Ce stage s'inscrivait dans le cadre de son projet d'études ambitieux et s'est déroulé de septembre 2011 à février 2012 sous la supervision de la juge Fatoumata Dembele Diarra.

Sollicité pour un accompagnement financier, le Rotary Club de Paimpol a répondu présent compte tenu de la personnalité et des qualités de Caroline Rabin et de l'objet même qui s'inscrit parfaitement dans le cadre de la politique de soutien aux jeunes que le Rotary mène tout au long de l'année.

Caroline Rabin est âgée de 24 ans et habite Plouezec. Elle a un parcours d'études tout à fait remarquable : bac littéraire, option histoire des Arts avec mention bien, Diplômée de l'université Collège of Work en Irlande, Licence en Droit, Université de Rennes 1 - Mention bien, Maîtrise de droit Carrières judiciaires et sciences criminelles-Mention bien obtenue à l'université Paris 2, Master 2 Droits de l'Homme obtenu à l'Institut des Hautes Etudes Européennes Université de Strasbourg - Mention Très Bien.

Les membres du club présents ont été séduits par le témoignage de Caroline Rabin sur son expérience et son vécu pendant ces 6 mois passés à La Haye.
 
Gilles Reischek  -  06 78 43 60 98
gilles.reischek@orange.fr
 
« VENTES AUX ENCHERES »
 
AU PROFIT D'HANDICAPES MENTAUX
 
De gauche à droite : Yann Couzigou, président du club, Jean-Michel Juillan, commissaire priseur et rotarien, Tugdual Borel, son associé, Sarah Costa, une stagiaire et Robert Prigent, rotarien
 
Après plusieurs mois de travaux de préparation, notre vente a eu lieu.

20 artistes du Trégor Goëlo nous ont confié plus de 90 œuvres exposées pendant 2 jours au manoir de Kermodest. Dirigée par Jean-Michel Juillan et son équipe d'Armor Enchères, en présence d'une cinquantaine de personnes, le résultat n'est pas tout à fait à la hauteur escomptée, mais l'ambiance était bonne et les artistes satisfaits d'avoir vue leurs œuvres valorisées au travers de la communication presse et Internet et de l'exposition.

Cette manifestation est pour notre club une expérience enrichissante du point de vue des acquis qu'il a engrangés pendant la phase de préparation.
 
 
Gilles Reischek  -  06 78 43 60 98
gilles.reischek@orange.fr
 
PASSATION 2012
 
" YANN COUZIGOU NOUVEAU PRESIDENT
DU ROTARY CLUB DE PAIMPOL "
 
Comme le veulent les statuts du Rotary, le président n'est désigné que pour un an, c'est pourquoi Ghislain Houzel cède sa place à Yann Couzigou pour l'année à venir. Le nouveau président est rotarien depuis 2010, et a déjà exercé la fonction de trésorier du club.

Il a 43 ans, est marié à Catherine et a trois enfants. Ils résident à Quemper Guezennec. Sa carrière professionnelle est déjà significative : il a acquis une solide formation de pâtissier-traiteur. Ancien élève de la CCI Paris pour la gestion et de l'École Supérieure Nationale de la Cuisine, il exploite l'entreprise familiale de pâtisserie, chocolaterie, située à Paris dans le 13ème, pendant 20 ans. D'origine bretonne et souhaitant revenir aux sources, il crée avec Catherine son épouse une entreprise d'hôtellerie restauration réception à Quemper Guezennec en 2006.

Après avoir félicité chaleureusement son prédécesseur, il précise ses orientations générales pour le club qui devront être concentrées, outre les actions récurrentes, d'actions vers la jeunesse. Ses objectifs pour le Club sont de poursuivre le bon travail effectué en 2011/2012, apporter sa contribution à la fondation du Rotary International, favoriser le travail en équipe afin que chaque rotarien soit responsabilisé et adapter les actions du Rotary à sa devise : « Servir d'abord».

Yann Couzigou sera entouré de membres du club qui constituent son comité : Michel Kervella, vice-président, Gilles Reischek secrétaire, Marie-Renée Kervella secrétaire-adjoint, Henry Volf trésorier, Marilou Rafflegeau chef protocole, Catherine Reischek adjointe au Chef protocole.
 
 
Gilles Reischek  -  06 78 43 60 98
gilles.reischek@orange.fr
 
ACCUEIL DE LA PRESSE ET LES JEUNES DU STADE PAIMPOLAIS
 
" Conférence de presse du 25 juin 2012 "
 
Le 25 juin 2012, le club accueillait la Presse (Le Télégramme et Ouest France) pour une conférence de Presse dont les objectifs étaient de :
  • présenter l'action "Ventes aux Enchères"
  • faire le bilan des actions 2011/2012 du club
  • les remercier du relais efficace qu'ils nous apportent
Lors de cette soirée, le club a accueilli aussi, Mr Le DEU, président du Stade Paimpolais.
En effet, depuis plusieurs années, le club accompagne le stade pour l'organisation de leur tournoi de Football des jeunes. Cette année, le club accueillait des bulgares.
 
 
Gilles Reischek  -  06 78 43 60 98
gilles.reischek@orange.fr
 
CONFERENCE STATUTAIRE DE YANN COUZIGOU
 
"De la parole aux actes"
 
Catherine et Yann Couzigou ont accueilli le 18 juin les membres du Club et leurs conjoints au Manoir de Kermodest pour la conférence statutaire de Yann.
Yann nous a présenté son parcours professionnel et pour confirmer, si besoin était, qu'il avait été formé par d'excellents chefs, nous a préparé un dîner digne des meilleures tables !

Soirée très conviviale et forcément réussie !
 
 
 
Gilles Reischek  -  0678436098
gilles.reischek@orange.fr
 
SAINT-YVES DE VÉRITÉ
 
20 juin 2012
 
« Saint Yves de Vérité »,
ou la persistance tardive en Bretagne
d’une forme populaire d’ordalie.
 
 
Communication prononcée au Rotary Club de Paimpol, le 21 mai 2012 par Thierry Hamon.

Au lendemain du grand Pardon annuel de Saint Yves ayant rassemblé à Tréguier plusieurs milliers de pèlerins et un grand nombre de juristes, nul n’est assurément besoin de présenter longuement au public paimpolais la personne d’Yves Héloury.

Né à Minihy-Tréguier au milieu du XIIIe siècle, le jeune Yves Hélory, manifestant très précocement une intelligence et une piété hors du commun, part à Paris vers 1264 pour poursuivre son instruction et obtenir le baccalauréat ès arts, puis la licence de théologie, avant de se tourner tout particulièrement vers le droit canonique, puis le droit civil romain, qu'il étudie à Orléans. Sa double inclination juridique et religieuse lui trace tout naturellement sa voie professionnelle, le conduisant à devenir juge ecclésiastique. Vers 1278, il est ainsi nommé official à Rennes, avant de revenir sur ses terres natales vers 1281 pour exercer la même charge auprès de l'évêque de Tréguier, pendant vingt ans. Dans cette fonction, il apparaît vite comme l'incarnation non seulement du juge intègre, mais aussi du magistrat équitable et sensible à la détresse humaine.

Cette même sensibilité au malheur et à la pauvreté le conduit d'ailleurs à exercer également, de façon occasionnelle, la fonction d'avocat. Il n'est donc guère étonnant que saint Yves – sublime exemple de l'union du Droit et du Juste – soit très rapidement reconnu comme le protecteur des gens de Justice, et le recours spirituel des pauvres et des affligés.

Mais, dans l’ombre de ce personnage rayonnant du Saint Yves Historique, dont les détails de la vie nous sont conservés par l’enquête de canonisation de 1330, se profile parfois un autre Saint Yves, qui se révèle être une personnalité beaucoup plus mystérieuse, un « Saint Yves » forgé au fil des siècles par la mentalité populaire : on le désigne alors sous le nom de « Saint Yves de Vérité »… un nom que l’on ne saurait prononcer sans effroi, mais qui, pour certains, incarne le dernier recours, quand la Justice des hommes s’avère incapable de réparer une grande injustice : l’ultime moyen pour obtenir gain de cause est alors d’assigner son adversaire devant le tribunal céleste de « Saint Yves de Vérité », en le « vouant » et en procédant à une véritable adjuration, par la formule consacrée :

« Otrou Sant Erwan ar Wirione, a oar d'eus an eil hag an egile, lakit ar Gwir elec'h emañ, hag an tort, gand an hini ‘mañ gantan »
« Seigneur Saint Yves de Vérité, qui connaissez l’un et l’autre, mettez le Droit où il se trouve et le tort avec qui il est ! »

Cette adjuration exceptionnelle s'avérait – et s’avère peut-être encore de nos jours ! – des plus dangereuses, puisque la partie ayant tort evait mourir « de langueur » ou de « malemort » dans les neuf mois, châtiment terrible que la langue bretonne rend par une expression encore plus saisissante : « disec'han diwar e zreid » – littéralement : « se dessécher sur pieds ».

Gare donc au plaideur de mauvaise foi ayant mal à propos sollicité saint Yves ! La sentence surnaturelle n'était pas toujours celle attendue, et le solliciteur pouvait périr de sa témérité… comme semblent le montrer plusieurs exemples que je vais vous développer, et dont certains s’avèrent assez troublants.

Ce n'est pas le moindre des paradoxes que de constater que le culte régulier d'un saint unanimement célébré pour sa charité dans toute l'Europe occidentale de la fin du Moyen Age, s’accompagne parallèlement d'un rituel populaire clandestin destiné à appeler la mort sur un adversaire !

Comme l’écrit en 1898 le navigateur André Peticolin, au terme d’une escale à Tréguier et d’une rencontre avec le peintre et douanier Louis-Marie Faudacq, « l’équité indignée de saint Yves et sa conscience scandalisée ont dû bien souvent souffrir du culte étrange dont sa statue était l’objet… dans l’élégant ossuaire - débris de la chapelle de Saint-Sul - dissimulé… au milieu des pins, fermé comme un confessionnal ».
Comment et quand ce rituel de nature ordalique s'est-il développé ? De quelle manière se déroulait-il ?

Les sources historiques et les diverses enquêtes menées par les écrivains folkloristes du XIXème siècle établissent que ce type d'adjuration était en vigueur essentiellement dans le nordouest de la péninsule armoricaine, rayonnant autour de Tréguier, pour aller jusqu’à Saint-Malo à l’est, et les Monts d'Arrée au sud.

Cette pratique est très probablement apparue dans le courant du XIVème siècle, assez rapidement après la canonisation de saint Yves en 1347. Il faut toutefois attendre le XVIIème siècle pour qu’un premier document archivistique l’atteste : en l’occurrence, un arrêt du Parlement de Bretagne du 19 août 1662.

Mais c’est au XIXème siècle et au début du XXème que l’existence des adjurations à Saint Yves de Vérité éclate au grand jour, lorsqu'elles attirent l'attention non seulement de nombreux écrivains tels Anatole Le Braz ou l’académicien Charles Le Goffic, mais également celle de plusieurs juristes curieux de folklore juridique, comme Emile Jobbé-Duval, professeur de Droit romain à la Faculté de Paris de 1881 à 1922, et originaire de la région brestoise.

Les adjurations à Saint Yves de Vérité défrayent même un temps la chronique judiciaire départementale, en étant au coeur d’un meurtre aussi sordide que spectaculaire commis en la commune de Hengoat le 1er septembre 1882 sur un certain Philippe Omnès, retrouvé bâillonné et pendu, les bras en croix, placé entre les montants d’une charrette, renversée vers le ciel. Sa soeur et son beau-frère, après avoir vainement tenté de le vouer à « Saint Yves de Vérité » pour une banale affaire d’argent, semblaient avoir finalement décidé de faire justice eux-mêmes, faute d’avoir pu accéder aux statues, désormais remisées dans le grenier du presbytère ! De façon bien surprenante, la cour d’assise des Côtes-du-Nord, amenée à juger cette sinistre affaire le 20 avril 1883, décida de prononcer un acquittement général, comme si les jurés avaient craint eux-mêmes d’être voués à Saint Yves de Vérité.

Ce drame a donné à Charles Le Goffic le sujet de son roman Le crucifié de Keraliès, paru en 1914.
 
Grâce à tous ces auteurs et documents, nous connaissons assez précisément comment se déroulait le rituel :

Observons tout d’abord qu’il n'était qu’assez rarement accompli directement par celui ou celle ayant décidé d’y recourir, mais plutôt, de façon quasi-systématique, par des « professionnelles de l’adjuration », connues sous le nom de « pèlerines par procuration ». L’activité principale de ces infatigables marcheuses consistait à parcourir en tous sens le pays pour visiter les grands sanctuaires de Bretagne et accomplir les voeux faits par des personnes à un moment crucial de leur existence, lesquelles, une fois le danger passé, jugeaient plus simple de payer quelqu'un d'autre pour faire le pèlerinage à leur place !

La pèlerine chargée d’une adjuration doit commencer par faire en sorte d’entrer en contact avec celui contre qui cette dernière est dirigée, afin de l’avertir symboliquement de l’enclenchement du rite, et lui faire savoir que, désormais, il est gouestlet – comme on dit en Breton – c’est-à-dire qu’il est vouée, voire même qu’il est « pris en otage », si l’on se réfère à l’étymologie du mot. Cette sorte de signification se fait au moyen d'une pièce d'un liard, ancienne monnaie de cuivre valant 3 deniers et portant la marque d'une croix ; cette pièce peut soit lui être jetée vivement au visage, soit être placée à son insu sur sa route ou dans un de ses sabots.

Le pèlerinage proprement dit peut alors débuter, à jeun et à la nuit tombante, par trois lundis consécutifs, en direction de Trédarzec, commune faisant face au port de Tréguier. Là se trouve en effet un vieil oratoire abritant les deux seules statues de saint Yves considérées comme le représentant, de façon spécifique, en « Saint Yves de Vérité » : l'une, très frustre, haute d'environ 60 cm, date de la fin du Moyen Age ; l'autre, nettement plus grande (91 cm), en bois polychrome et de facture typique du XVIIème siècle, figure saint Yves en tenue de Recteur, avec soutane et barrette, tenant un sac de procédure à la main.
 
 
Arrivée sur place, la pèlerine fait par trois fois le tour extérieur de la vieille chapelle, dans le sens inverse de la marche du soleil et sans ourner la tête.

C'est alors l'instant crucial de la saisine du saint… qui s’opère concrètement par la saisine de sa statue. Craignant probablement que saint Yves – ou tout au moins sa sculpture de bois ! – ne se soit quelque peu assoupi dans la solitude, le premier soin de la pèlerine est de le réveiller, afin de s'assurer de sa parfaite attention : en dépit de son profond respect, elle n'hésite pas, pour cela, à recourir à une certaine violence, secouant vigoureusement la plus petite des deux statues par l'épaule, en prononçant fortement la phrase rituelle d'adjuration que je vous ai indiquée : « Otrou Sant Erwan ar Wirione, a oar d'eus an eil hag an egile, lakit ar Gwir elec'h emañ hag an tort, gand an hini ‘mañ gantan ».

Puis, elle jette brusquement une poignée de clous rouillés, appelant la mort sur la partie ayant tort, afin qu'elle « rouille » elle-même et tombe à son tour en poussière. Enfin, paroxysme de la cérémonie, les parties sont définitivement liées après que l'officiante, se saisissant d'une alêne de cordonnier, l'ait par trois fois plantée dans le bois de la statue, en proférant ces mots : « Pa'z out ar Jug Braz, clew a-hoñ ! » : puisque tu es le Grand Juge, écoute moi ! Il ne lui reste plus alors qu'à partir, après avoir déposé aux pieds du saint, en offrande, une pièce de 18 deniers, elle aussi marquée d'une croix, et récité 3 Pater, 3 Ave et 3 de profundis, en prenant les versets à l'envers. Mais dans quel état ce cérémonial ne laisse-t-il pas celles qui l'exécutent ! Certains témoignages évoquent des pèlerines retrouvées, à l’aube, à moitié évanouies dans des champs voisins.

Si, dépassant l'impression de saisissement qu'un tel récit peut – à juste titre – susciter, on s'efforce de renouer avec l'esprit de l'analyse rationnelle, on ne peut manquer d'être frappé par certains éléments qui s'apparentent davantage à un rituel de nature juridique qu'à des pratiques relevant purement et simplement de la sorcellerie :
  • Contrairement aux rites magiques, l'adjuration à « Saint Yves de Vérité » n'a pas pour but de dominer, par la vertu d'une incantation, un « esprit », désigné sous le nom de saint Yves, afin de le contraindre à une action déterminée : l'issue de l'adjuration reste, en effet, incertaine car, même si le sollicitant espère bien évidemment en sortir victorieux, il ne demande pas objectivement la victoire, mais simplement que soit manifesté « qui a tort et qui a raison ».
  • De plus, les officiantes du rite sont toujours des personnes profondément religieuses, fidèles à suivre les offices de l'Eglise catholique, institution qui, encore au XIXème siècle, ne trouve rien à redire à la grande majorité des pèlerinages qu'elles effectuent.

Tout se passe donc, finalement, comme si l'on demandait une sentence à un juge surnaturel, en un lieu consacré par la pratique et faisant office de Tribunal.
L’on peut d’ailleurs aisément, à la suite de Jobbé-Duval, analyser les différentes phases de l’adjuration comme autant d’éléments d’une procédure coutumière précisément fixée :

  • L'assignation à comparaître est ainsi représentée par la remise de la pièce d'un liard.
  • La constitution de procureur se fait par le recours à une « pèlerine par procuration ».
  • La requête orale vient ensuite, formulée dans l’oratoire de Trédarzec.
  • Le paiement du « salaire du juge » et des « frais de Justice » clôt le tout, l'aumône finale constituant en quelque sorte des « épices ».
En définitive, c'est bien en face d'une « Justice des pauvres » que l'on se trouve, – ou tout au moins, d'une Justice populaire – rendue sous la forme d'un « jugement de Dieu » : autrement dit : une ordalie.
Rappelons que l’ordalie, au sens large, est une « procédure solennelle par laquelle on consulte une divinité sur une question litigieuse, en la contraignant à se prononcer sur cette question d'une façon déterminée à l'avance ». Plus précisément, « il s'agit d'actes matériels mettant en jeu originairement le feu ou l'eau, par lesquels on demande à la divinité de montrer d'une manière tangible de quel coté se trouve le bon droit… L'ordalie est d'abord un test de pureté, dont on déduit ensuite les conséquences judiciaires ».

Tel était d’ailleurs clairement la manière dont les Bretons de l’Ancien Régime comprenaient l'adjuration à Saint Yves de Vérité : il suffit pour s'en convaincre, d'écouter les plaidoiries des avocats devant le Parlement de Bretagne, en 1662, dans ce procès qui constitue le plus ancien récit connu du rituel. C’est ainsi que Pierre Hévin, le plus illustre membre du Barreau rennais de l’époque, honoré de l'amitié du futur Chancelier Phélyppeaux de Pontchartrain, met très clairement l'assignation à saint Yves de Vérité au rang des « duels et anciennes preuves extraordinaires… condamnées avec grande raison ». Son point de vue est totalement partagé par son adversaire et néanmoins confrère, qui s’exclame : « C'est une ancienne superstition qui a été en vogue plusieurs siècles, et il a fallu assembler des Conciles pour l'abolir1. On cherchait à comprendre des vérités cachées par le fer ardent, l'eau chaude et froide… il y a une infinité d'exemples et combats par pareilles preuves ».

Ces plaidoiries, minutieusement retranscrites dans les registres d’audiences du Parlement, permettent de retracer de manière particulièrement vivante les circonstances de cette surprenante affaire, qui débute en 1659, non pas à Tréguier, mais à une cinquantaine de kilomètres au sud, à Plounévez-Quintin. Quant au différend ayant donné lieu au recours à saint Yves, il trouve sa source dans la résiliation houleuse d'un bail à domaine congéable, système original d'exploitation agricole basé sur un démembrement de la propriété, régissant la grande majorité des campagnes de Basse Bretagne : bien que, dans ce système, l’exploitant acquière la propriété des « édifices et superfices », le « seigneur foncier » conserve toujours légalement la possibilité de l’expulser quel que soit le délai, à condition toutefois de le dédommager selon l’estimation des experts.

On conçoit aisément que cette faculté discrétionnaire de congédiement suscite de nombreuses réticences de la part des agriculteurs-exploitants dont la situation peut s'avérer singulièrement précaire, en dépit de leur droit de propriété sur les édifices et la plus grande partie de ce qui pousse sur les terres ! Certains cahiers de doléances de 1789 ne manquent d'ailleurs pas de dénoncer ce qu'ils considèrent comme «le plus cruel, le plus odieux et le plus barbare de tous les droits abusifs...
responsable de la mort de plusieurs personnes, de haines, d'inimitiés implacables, de procédures et de chicanes…
voire de l'incendie de plusieurs maisons ».

C'est bien ce qui semble s'être passé dans l'affaire à l'origine de l'arrêt du 19 août 1662, puisque l'auteur de l'adjuration – une certaine Hélène Febvrier – déclare avoir voulu ainsi « prouver l'innocence… de son fils, accusé [à tort] d'avoir mis le feu et embrazé un Convenant duquel il avoit esté congédié ».

Révoltée par cette accusation d’incendiaire, elle reconnaît sans difficulté qu’effectivement, « trouvant par encontre en une maison [l'ancien propriétaire foncier], Maître Olivier Le Guillec, elle lui dit qu'il accusait faussement sondit fils… et [qu’elle] l'assignait devant St Yves de Vérité, lui jetant un denier sur une table pour gage en… lui disant qu'il mourra malo letho - c’est-à-dire de de malemort – dans l'an à même jour ».
 
Le propriétaire ainsi « voué », réagit cependant d’une manière qui prend totalement au dépourvu la voueuse : bien loin de se laisser intimider, il choisit au contraire de porter plainte selon « les voyes de Droit », contre ce que son avocat, Pierre Hévin, qualifie de « crime le plus ordinaire en Basse Bretagne… car ils n'ont point de moindre vengeance que le feu ! ».
Olivier Le Guillec, en bon juriste, considère en effet avec sérieux cette altercation, et craint non seulement que « cette menace ne jette de l'épouvante dans l'esprit de ceux qui l’entende…[et que] les témoins [de l'incendie] n'osent parler de peur de tomber dans la discorde », mais encore qu'elle ne prépare, de la part de son ancien colon, une vengeance plus sinistre et redoutable, quoique non surnaturelle !

S'il faut en croire Pierre Hévin, toujours, « ces abominations ont été condamnées pour leurs dangereuses conséquences », car elles préludent souvent à la préparation de poisons : « Quand la mort est survenue, on dit que c'est vengeance ou punition venue du Ciel. On fait Deum Terrorem ; on prépare [ainsi] dans l'opinion du vulgaire des maux cruels venant du Ciel qui ne procèdent que de la malice des hommes ». Prenant les devants, la victime de l'adjuration choisit donc de se mettre sous la protection des institutions judiciaires, en portant plainte contre la mère, après l'avoir déjà fait contre le fils. L'avocat des accusés a d'ailleurs beau jeu de s'en gausser, arguant qu' « il n'y a pas eu grand mal, puisque [le voué] se porte bien ! : Les esprits les plus forts méprisent ces citations [à Saint Yves de Vérité], l'innocent devrait s'en rire : Indignum est viro timidum vocari. – autrement dit : « Le timide est indigne d’être appelé Homme ». Et de poursuivre, sur le même ton : « La peur qu'il en a est une marque de la calomnie de son accusation… Appréhenderait-il de comparaître dans le ciel devant un juge qu'il ne pourrait tromper ? »
A l'ironie de cet argument, Hévin tente d'opposer l'autorité du Droit romain, n'hésitant pas à invoquer Julius Paulus, en opérant un très contestable rapprochement entre ceux qui pratiquent « l'adjuration à saint Yves » et « les charlatans qui répandent et exposent des serpents », visés au Livre 47, Titre 11 du Digeste.

Le Parlement de Bretagne, saisi en appel de cette si surprenante affaire, l’instruit très consciencieusement, et convoque à Rennes la voueuse pour interrogatoires, lui faisant ainsi « faire plus de cent quatre-vingts lieues de chemin ». Mais, au final, la Cour, prudente, choisit de ne pas prendre partie, suivant en cela les sages conclusions du ministère public, l’Avocat Général du Roi, François de Montigny, « trouvant raisonnable » de renvoyer dos à dos, hors procès, accusés et accusateurs.
Cet arrêt peut finalement apparaître comme un moyen de s'en remettre ultérieurement à la Justice supérieure de saint Yves… dont les archives ne nous livrent toutefois pas la céleste sentence !

Ces limites, liées à la nature même des sources écrites, peuvent pourtant être partiellement dépassées si, quittant l’Ancien Régime, le chercheur choisit de faire un grand saut dans le temps pour se pencher sur la survivance de « l'adjuration à Saint Yves de Vérité » au XXème siècle. Dans ce cas, en effet, les témoignages oraux peuvent se révéler d’un intérêt majeur.
Intéressé de longue date par ce rituel, j’ai personnellement eu la chance de pouvoir interroger et enregistrer, en juillet 1994, une personne alors âgée de 82 ans – Mme Françoise Bodeveur – ayant été le témoin, dans sa jeunesse, d’une telle adjuration, vers 1930. Cet entretien s’est déroulé en Breton, tant il est vrai que, pour révéler certains mystères, les lèvres s'entrouvrent plus facilement sous l'effet de la langue maternelle.

A l’époque où se déroulent les faits, le théâtre des « adjurations à Saint Yves de Vérité » s’est déplacé de Trédarzec à Penvénan, ou plus précisément, sur l’île Illiec, située face au village maritime de Buguélès. C’est qu’en effet l’oratoire, centre du rituel, n’existe plus depuis 1879, démoli à la demande de l’Abbé Kerleau, recteur de Trédarzec, justement inquiet des dangereux débordements auxquels donne lieu le culte de « Saint Yves de Vérité ».

Changement de décor, donc ! Sur l’îlot rocheux d’Illiec, balayé par les vents marins, se trouve une petite chapelle privée, attenante à une belle maison de maître à vocation de villégiature, édifiée en 1876 par… le musicien Ambroise Thomas, l’immortel compositeur de Mignon et d’Hamlet, directeur du Conservatoire de Paris de 1871 à sa mort, en 1896. Cet artiste « officiel » des premières décennies de la IIIème République – qui fut d’ailleurs chargé d’harmoniser La Marseillaise lorsqu’elle reconquit son statut d’hymne national en 1879 – a été attiré par ce cadre sauvage, après qu’il lui ait été vanté, au temps où il était encore jeune pensionnaire à la Villa Médicis, par un ami d’origine bretonne, grand voyageur épris d’art, dont la famille était propriétaire de l’archipel voisin de Saint-Gildas.
 
 
Le petit oratoire insulaire où convergent désormais ceux qui désirent faire de saint Yves le juge surnaturel de leur différend, n’a été édifié qu’après la mort d’Ambroise Thomas, par sa veuve, Jeanne-Marie Elvire Remaury. Elle acquiert pour cela auprès d’un antiquaire de Tréguier, non seulement des pierres sculptées provenant de l’ancienne chapelle de Trédarzec, mais également la dalle d’autel et la plus grande des deux statues de « Saint Yves de Vérité ». La nouvelle, diffusée rapidement dans le pays, ne tarde pas à faire affluer les pèlerins sur la grève de Buguélès.

De tout cela, mon informatrice de 1994 en a été le témoin oculaire, puisque ses parents étaient les gardiens de l’île Illiec, devenue entre temps la propriété du filleul d’Ambroise Thomas.
Voici, tel quel, son récit, dont la traduction française ne rend toutefois que très imparfaitement toute la chaleur et la tension :
 
« Saint Yves de Vérité était dans la petite chapelle qui se trouvait là. Et je me souviens de ceci : il y avait quelqu'un de Penvénan qui voulait vouer Joséphine Perrin et Louis Louarn, nouvellement mariés. Il était arrivé à l'île Illiec, et avait pour nom Perrin le Vieux - mais sa famille est encore vivante et ma foi, fais attention ! J'étais jeune, et je vis Louis Houerou arriver à l'île Illiec, dans un char à banc, le char à banc Turpin.
« Arrivé là-bas, il descendit, et ma mère demanda à celui qui conduisait la voiture : Louis, que fais-tu donc ici ? dit-elle.
« Oh ! répondit Louis, je ne sais pas pourquoi je suis venu, mais je suis venu avec Perrin le Vieux.
« Et ma mère de lui demander : Allez, Perrin dit-elle, pourquoi es-tu venu sur cette île, on ne te voit pas ici tous les jours ?
« Non, dit-il, je suis venu pour voir Saint Yves de Vérité. Est-il possible de le voir ?
« Pourquoi ? dit ma mère ;
« Je veux vouer, dit-il, Joséphine Perrin et Louis Louarn !
« Oppala ! dit ma mère, Vous ne le ferez pas ! On ne fera pas des choses comme celles-là avec saint Yves ici ! (Déjà que Louis Louarn était de la famille de ma mère, un fils d'un frère de mon grand-père !).
« Bon alors, dit-il !
« Non ! Allez Louis [Houérou], dit ma mère, vient boire du café ou un coup de vin. Mais celui-là n'aura rien, toujours ! Celui-là ne rentrera pas dans la maison !
« Bon, et Louis de boire un peu de vin ou un peu de café, je ne sais plus ce qu'on lui donna !
« Et moi, adolescente curieuse, voyant le vieux, j'allais derrière lui. Et je le vis à genoux, à côté de la porte de la petite chapelle – une chapelle de rien, comme on dit – qui regardait par le trou de la serrure ! Et de revenir à la maison, en courant, et de dire à ma mère ceci : Maman, le vieux est sur ses genoux et regarde par le trou de la clef !
« Ce n'est pas possible ! répondit ma mère. Quand même ! Mais cela ne servira cependant à rien, car on ne peut voir saint Yves !
« Ma mère alla voir où il était, quand la mer descendit. Oh, mon Dieu ! dit maman, il ne l'a pas vu !
« Cela finit donc comme cela, et maman lui dit : Alors, Perrin le Vieux, tu as fait tes affaires !
« Oui répondit-il, je les ai faites !
« Ma foi, lui répondit ma mère, si tu as bien fait, c'est bien, mais si c'est le contraire, je pense que ça retombera sur toi !
« Je ne sais pas ce qui est arrivé après, mais toujours est-il qu'il avait pris une chambre dans l'auberge d'Amélie Savidan, à Penvénan, et qu'une nuit le feu prit, et que ce pauvre vieux fut brûlé ! »
 
Et de conclure – en français cette fois ! – : « Et voilà le résultat de ce truc là ! Maintenant, est-ce que c'est vrai, est-ce que c'est faux ? oujours est-il que celui qui avait voué à tort est mort brûlé peu après » !

Le plus troublant dans cette affaire, est que cette mort tragique est objectivement corroborée par la presse de l’époque, le journal Ouest-Eclair la relatant, dans son édition du 19 juillet 1931, sous le titre : « Un vieillard est brûlé vif au cours d’un incendie à Penvénan » :

« Dans la nuit du 17 au 18 juillet, la commune de Penvénan était en émoi, le feu s’étant déclaré, en plein bourg, dans la maison de M. et Mme iou, née Amélie Savidan, maison de commerce qui leur appartient et qui se trouve située en face de la poste. Voici les faits, tels que nous les savons :
 
« M. et Mme Riou s’étaient couchés vers 9 H 30. Vers 11 H 30, Mme Riou, sentant une forte odeur de brûlé, réveilla son mari. Celui-ci se leva, ouvrit la porte de la chambre, qui donne sur l’escalier, descendit, mais ne put pénétrer dans les pièces du bas. Il remonta prévenir sa femme et
voulut redescendre, mais ce lui fut impossible, une épaisse fumée s’engouffrant dans la chambre.
« M. Riou sauta par la fenêtre du premier étage et, bien que blessé à la cheville, donna l’alarme dans le bourg, se munit d’une échelle et vient au secours de sa femme et de sa bonne qui se trouvaient toujours dans la chambre. Ensuite, il libéra une vache et un cheval de l’écurie.
« Quelques instants après, tous les habitants du bourg et des environs, alertés par le tocsin, étaient sur les lieux. Toutes les notabilités sont là, on remarque également les soeurs et le clergé… etc. Les premiers secours sont organisés. M. François Boucher, de Camlez, prévenu, arrive également avec une motopompe qui lui appartient personnellement, et qui fonctionne admirablement. Il avait également avec lui son personnel pour la manoeuvre. Les pompiers de Tréguier arrivèrent ensuite. Mais tout fut brûlé, et il ne reste plus que les quatre murs de la maison.
« Contre cette maison est situé, en appentis, un bâtiment dont une partie est occupée par le logement des bêtes, puis un cabinet de débarras et une petite chambre où habitait un vieillard, M. Jean Perrin, âgé de 83 ans, et qui vivait en pension chez les époux Riou.
« Pendant les opérations de sauvetage, des personnes avaient constaté que le lit du vieillard était vide. On avait supposé qu’il avait fui pendant l’incendie, et on ne s’en inquiéta pas davantage. Ce n’est que ce matin, en fouillant les décombres, qu’il fut retrouvé carbonisé, non pas dans sa chambre, mais dans le cabinet de débarras. C’est dans ce cabinet que l’on cuisait la nourriture pour les bêtes. Les époux Riou déclarent qu’il n’avait pas été fait de feu depuis jeudi. Leur maison et la chambre de M. Perrin étaient éclairées à l’électricité ; de plus le vieillard ne fumait pas, et en général ne possédait pas d’allumettes.
« Les dégâts sont évalués à environ 100 000 Francs, et sont couverts en partie par une assurance.
« On ignore jusqu’à présent la cause de ce sinistre ».
Face à cette très surprenante coïncidence, il appartiendra à chacun, « en son âme et conscience » de se faire sa propre opinion, en un domaine bien propre à mettre en doute, en ce début du troisième millénaire, tant les certitudes de la foi, que celles de la sociologie des religions… ou du Droit.


Thierry Hamon
Maître de Conférences en Histoire du Droit à l’Université de Rennes I,
Directeur de l’Antenne de la Faculté de Droit de Rennes délocalisée à Saint- Brieuc.
 
Cliquez sur les images pour les agrandir
 
UNE DEUXIEME CLASSE EN DUR POUR BADIAN 2 AU SENEGAL
 
Le Rotary Club de Paimpol remet un chèque de 550 €.
 
Le 23 avril 2012 à 19H30 au siège du club, le président Ghislain Houzel à remis à Jacky Cadorel, représentant l'association Maye ma Ndokh ( Donne moi de l'eau ) et président actuel du Rotary Club de Guingamp, un chèque de 550 Euros pour participer au financement d'une deuxième classe en dur pour le village de Badian 2.

Le village de Badian 2 se situe au Sénégal Oriental, en plein pays Bassari. Les deux problèmes principaux que rencontrent les habitants sont le manque d'eau et l'éducation. Depuis 2009, l'association Maye ma Ndokh, dont le siège est à Plouigneau dans le Finistère et qui regroupe plusieurs Clubs du Rotary (Guingamp, Morlaix), s'est investi en construisant plusieurs puits, un dispensaire et différentes installations de base.

Le gros problème de Badian 2 était son école. Un instituteur, Maddy Camara, originaire du village a décidé, il y a 10 ans, de revenir au village pour créer une école, mais faute de moyen, la construction est en paille et bambou. Les premières pluies de l'hiver de juin à Août détruisent tout et chaque année, il doit reconstruire l'école. La construction en dur d'une deuxième classe a commencé le 6/04/2012 avec 20 jeunes du village mobilisés.
Elle sera achevée pour la fin juin.
 
 
Quelques chiffres :
 
  2009 :
6 écoliers, aucune fille.
  2012 :
54 écoliers, 50 % de filles
  Un élève issu de Badian passe son bac cette année.
 
Par ce geste, le Rotary Club de Paimpol participe à l'un des objectifs majeurs du Rotary International qui est de lutter contre l'illettrisme dans le monde.
 
Gilles Reischek  -  0678436098
gilles.reischek@orange.fr
 
LES ACTUALITES D'AVRIL 2012
14 AVRIL 2012

Demi finale du concours d'expression orale pour notre candidate
Nadine M'BAREK.
Elle termine 3ème sur 6 dans une compétition qui se tenait à Landerneau au Siège du Rotary Club.
Jacques LEMONNIER et Alain FINIX ont accueilli les six candidates.
Marie-Renée KERVELLA accompagnait Nadine.
16 AVRIL 2012

Le club accueille le lieutenant colonel Thierry LEGROS et son épouse
pour une conférence sur
«Le retour d'expérience sur une mission
d'évacuation de ressortissants français du Liban »
 
Ensuite dîner au Riva. Ghislain HOUZEL avait invité Mr et Mme VAYSSIERES l'illustrateur de son livre sur
Monsieur De La PEROUSE.
Gilles Reischek  -  0678436098
gilles.reischek@orange.fr
 
QUAND LES BELGES RENDENT VISITE AUX BRETONS !!
 
15 avril 2012
 
Le 2 avril 2012,  Jean-Pierre Moucheron et Jean-Paul Liénard, rotariens du club de Saint-Ghislain (ce n'était pas un poisson d'avril pour notre président) du district 1620 en Belgique, nous ont rendu une visite amicale.

Après les présentations d'usage, l'échange de fanion et un pot amical ont clôturé la réunion habituelle.
 
 
Gilles Reischek  -  0678436098
gilles.reischek@orange.fr
 
JOURNEE DE COMMUNICATION DU ROTARY 
 
31 mars 2012
 
Afin d'être « visible » et efficace, le Rotary Club de Paimpol avait pris la décision d'être présent sur la voie publique pour relayer la Journée de communication du Rotary. Avec l'accord de la mairie et un temps magnifique, deux équipes se sont relayées.

Le matin : Ghislain Houzel, Jacques Guivarc'h et Pierre Konarzewsli, ami de Ghislain,
L'après-midi : Ghislain Houzel, Bernard Le Griguer et Olivier Bieber, rotarien au RC Paris La Défense)

Le Bilan est le suivant :
  • nous avons distribué de l'ordre de 50 à 60 flyers constitué du flyer du R.I, de ceux relatant les actions et l'organisation du club de paimpol et de l'affichette du concours d'expression orale,
  • 10% des passants fuyaient, pas de contact
  • 10% ont été abordés mais n'ont pas souhaité d'information
  • 20% ont emporté les flyers mais n'avaient pas le temps de nous écouter, on a simplement cité les quatre d'actions du R.I.
  • 10% connaissaient le Rotary, un membre du RC Paimpol et citaient des actions notamment le « Noël de Percy »
  • 50% ont pris le temps d'écouter, de poser des questions, il s'est instauré un vrai dialogue
 
Questions :
  • Sur les types d'actions menées
  • Que faites-vous, qu'est ce Rotary ?
  • Beaucoup de questions sur les actions jeunesse, les bourses
  • Comment fonctionne le rotary en général et un club en particulier
Remarques :
  • Les flyers du concours d'expression orale ont connu un réel intérêt auprès des jeunes, nombreux parmi les contacts,
  • Les jeunes n'avaient pas connaissance de ce concours, malgré un communiqué dans la presse et les interventions dans les lycées,
  • Le Rotary est un club sélect, de notables, bourgeois, inaccessible
  • Sur les 50% les 3/5ème connaissaient le club de Paimpol et ses actions grâce aux journaux,
  • Le combat contre la polio est connu, il est considéré comme une belle action qu'il faut continuer,
  • 5/6 personnes ont demandé comment faire pour intégrer un club
  • Parmi nos interlocuteurs des personnes d'autres départements
 
 
Gilles Reischek  -  0678436098
gilles.reischek@orange.fr
 
 
CONCOURS D'EXPRESSION ORALE
 
31 mars 2012
 
Le Rotary Club de Paimpol a organisé sa présélection du concours d'expression orale destiné aux élèves de première et terminale
 
Ce concours a pour objectifs d'aider les jeunes à s'exprimer sans texte devant un auditoire et à les préparer aux confrontations orales de demain : examens, entretiens professionnels....

Cette compétition « amicale » est l'occasion de mettre à disposition des lycéens une tribune, un public, un jury et de leur donner la liberté de s'exprimer sur un sujet donné. Cet exercice, hors des repères familiers de la classe, est particulièrement enrichissant, valorisant et formateur pour la suite de leurs études et dans la perspective de leur avenir professionnel.

La présélection a eu lieu à Paimpol le mercredi 28 mars 2012 à 16 heures au siège du Rotary Club en présence d'un auditoire et d'un jury. Cette année, le jury était composé de :
  • Annie-Claude Ballini,
  • Marie-Renée Kervella
  • Henry Fourdilis
  • Renaud Verley
Elle s'est déroulée de la façon suivante:
  • un exposé d'une dizaine de minutes sur un sujet connu à l'avance : L'Histoire est-elle devenue un monde englouti ?
  • le candidat est évalué sur le plan, les idées, la maîtrise de la langue et pour l'essentiel sur l'art oratoire.
La lauréate Nadine M'BAREK, en Première au Lycée KERSA participera à la demi-finale , le samedi 14 avril à Landerneau. La qualité de sa préparation et de sa prestation a été unanimement saluée par le jury et l'auditoire.

  Nadine M'BAREK s'est vu remettre un bon d'achat de 50 € à valoir à la librairie du Renard à Paimpol.
 
 
Gilles Reischek  -  0678436098
gilles.reischek@orange.fr
 
LE CLUB REÇOIT UN GROUPE DE TEXANS DANS LE CADRE D'UN E.G.E
 
27 mars 2012
 
Le programme des Échanges de groupes d'étude (E.G.E)  de la Fondation du Rotary International est un programme éducatif qui vise à promouvoir la compréhension entre les peuples grâce à des voyages organisés et des rencontres personnalisées. 
Le programme prend en charge les frais de transport pour des équipes de jeunes cadres (25-40 ans) qui échangent des séjours dans des régions jumelées de deux pays.
Pendant quatre à six semaines, les membres de l'équipe ont la possibilité de lier des liens amicaux et professionnels tout en se familiarisant avec les institutions et le mode de vie du pays d'accueil et en observant comment leur profession est pratiquée. 
Les membres des équipes EGE sont généralement issus de grandes, moyennes et petites entreprises, des collectivités locales, d'établissements hospitaliers, de l'éducation nationale et d'associations à but non lucratif.

Cette année , les clubs Rotary du district de Bretagne-Mayenne accueillent du 10 mars au 7 avril 5 jeunes cadres texans, accompagnés d'un chef d'équipe spécialiste des hydroliennes, de son épouse et d'une suppléante. Pour notre secteur, c'est Jacky Cadorel, président du Rotary de Guingamp, accompagné de Jean-Marc Taniou, past-gouverneur, qui les accompagnent.

Le Rotary Club de Paimpol a accueilli cette équipe le 19 mars 2012 avec un programme placé sur le thème des énergies renouvelables, notamment les Hydroliennes.
  • 10 heures : réception à la mairie de Paimpol par le maire Jean-Yves de Chaisemartin
  • 11 heures : conférence de Jacques Guivarc'h sur les hydroliennes au siège du Club
  • 12h 30 : déjeuner sur le port de Paimpol
  • 14 heures : visite de la côte : l'Arcouest, Loguivy de la mer........
Rappelons qu'en octobre 2008, le Rotary Club de Paimpol avait accueilli un Groupe de Néo-Zélandais
 
Cliquez sur les images pour les agrandir
 
Gilles Reischek  -  0678436098
gilles.reischek@orange.fr
 
CONFERENCE STATUTAIRE DE CATHERINE ET GILLES REISCHEK
 
27 mars 2012
 
Cliquez sur les images pour les agrandir
 
VIDE GRENIER
 
21 mars 2012
 
Le Rotary Club de Paimpol participe au vide-Grenier organisé par le Secours Populaire avec le concours d'une grande partie des membres du club au travers de leurs dons d'objet et de leur participation à la vente.
 
Cliquez sur les images pour les agrandir
 
Gilles Reischek  -  0678436098
gilles.reischek@orange.fr
 
VOYAGE EN ISLANDE POUR 9 JEUNES
 
VOYAGE EN ISLANDE POUR NEUF JEUNES DU LYCEE MARITIME
« PIERRE LOTI » DE PAIMPOL.
LE CLUB DE PAIMPOL REMET UN CHEQUE DE 800 €
 
Le 12 mars 2012 à 19H30 au siège du Rotary Club de Paimpol, Ghislain Houzel, président, a remis en présence des membres du Club un chèque de 800 € à François Le Guen, professeur au Lycée et principal instigateur du voyage. Il était accompagné de 4 des 9 élèves qui « vogueront » vers l'Islande pour découvrir pendant une semaine les méthodes de pêche du Pays et les comparer à celles utilisées localement.

Rappelons que ces 800 € sont le résultat financier du récital de piano de Francesco Attesti organisé par le Rotary Club de Paimpol le 22 janvier 2012.

Cette action entre dans le cadre de la politique de soutien aux jeunes que le Rotary mène tout au long de l'année.

Contact :
Gilles Reischek  -  0678436098
gilles.reischek@orange.fr
 
 
JULES DUMONT D'URVILLE
  24 février 2012
 
Une conférence thématique d'Henry Volf, membre du Club
 
C'est à partir du milieu du XVIII e  siècle et au cours du XIX e  siècle que se multiplient les expéditions possédant à des degrés divers un caractère scientifique. Plus que découvrir de nouvelles terres, ces missions ont pour but de cartographier les différentes régions, de découvrir la faune et la flore , de réaliser des observations astronomiques ou météorologiques et de tester les nouvelles théories sur les moyens de calculer la longitude. Elles ont aussi, très souvent, des objectifs politiques qui visent à établir ou renforcer des colonies .

Ces voyages ont, dans l'ensemble, permis de procéder à des relevés cartographiques, de tracer de nouvelles routes pour le commerce maritime , de découvrir des territoires, des espèces végétales et animales ainsi que des peuples inconnus, de rapporter en Europe des spécimens de plantes et de fruits tropicaux , et de faire progresser certaines disciplines ( histoire naturelle , botanique , taxinomie , médecine , géographie , hydrologie , ichtyologie , océanographie , etc.). Ils permirent aussi d'établir des relations diplomatiques et commerciales avec des pays en dehors de la sphère d'influence européenne.

La dernière circumnavigation de l'Astrolabe de 1837 – 1840, a été sans doute la plus importante et la dernière des grandes explorations à la voile.
 
DUMONT D'URVILLE, "LE LEVRIER DES MERS".
 
En ce 8 mai 1842, les Parisiens se déplacent en foule pour les grandes eaux à Versailles, fêter Louis Philippe. La liaison se fait aisément en train et c'est ce mode de transport que la famille d'Urville a choisi pour passer un agréable dimanche. Or en fin de journée, sur le chemin du retour, à la hauteur de Meudon, un essieu de la locomotive cède ; celle –ci se couche sur la voie. Les premiers wagons s'encastrent dans la voiture de tête, se brisent et font jaillir, hors des foyers, des charbons ardents. Tout s'embrase, l'incendie se propage à une vitesse effroyable, l'ensemble du train forme un énorme bûcher.

La France consternée apprend cette catastrophe qui a fait des dizaines de victimes dont font partie le contre-amiral Dumont d'Urville, son épouse et son fils.

La considération de la communauté scientifique arrive au moment des funérailles et la reconnaissance envers le défunt est vive. Pourtant l'homme ne faisait pas l'unanimité. Selon Lesson, botaniste, membre de l'expédition : « il avait pour maxime qu'il faut se servir des uns et briser les autres… et qu'il faut arriver ici-bas aux honneurs et à la fortune en poussant devant soi ceux qui faisaient obstacle au but que l'on voulait atteindre ».

C'est à une personnalité exceptionnelle mais complexe et controversée que s'adressent les témoignages en ce mois de mai 1842.

Qui était vraiment Jules Sébastien César Dumont d'Urville pour avoir suscité tant d'admiration et de respect et parallèlement tant de méfiance et d'hostilité ?
Le 23 mai 1790, Jules Sébastien César Dumont d'Urville naît à Condé sur Noireau dans le Calvados. Il est le fils de Gabriel Charles François Dumont, seigneur d'Urville, juge civil, criminel et de police héréditaire à Condé et de noble Jeanne Françoise Julie Victoire de Croisilles.
La famille affronte la tourmente révolutionnaire et le 28 septembre 1793, le père est arrêté pour entente avec l'étranger et complot contre le salut de la patrie. Personne ne voulant le défendre, sa femme lui sert d'avocat et obtient son acquittement après une brillante plaidoirie. Il meurt un an plus tard, laissant une veuve et trois enfants.
C'est son oncle, l'abbé de Croisilles qui assure l'éducation du jeune Dumont D'Urville.

« Le peu que je vaux, j'en suis redevable à mon oncle dont le savoir était aussi aimable que varié. Au bout de deux ans je traduisais assez couramment Quinte-Curce et Virgile, je sus l'arithmétique et la géométrie ». De son côté sa mère l'élève avec des principes austères  : « Indifférente à l'opinion, fidèle à sa tradition et à ses croyances, elle n'avait pas pardonné aux révolutionnaires qui avaient soumis sa religion à la loi, … guillotiné son roi et l'avaient condamnée à une retraite presque indigente ».
Elle lui donne peu à manger, l'oblige à marcher pieds nus et à faire de longues marches en forêt quel que soit le temps dit-on.

1802, il entre au collège puis rejoins le lycée impérial de Caen en 1804.
Ses camarades de classe le surnomment le rhéteur , à cause de la propension au mépris dont il fait preuve à leur égard. Là il se lie d'amitié avec le directeur du jardin des plantes qui possède les plus belles collections botaniques d'Europe. Cependant il échoue au concours d'entrée à Polytechnique en 1807.
Par dépit ou par goût il tente et réussit le concours d'entrée à l'école navale de Brest où il est admis cette même année

" Je ne trouvais que rien n'était plus noble et digne d'une âme généreuse que de consacrer sa vie au progrès des sciences. C'est pour cela que mes goûts me poussaient plutôt vers la marine de découverte que vers la marine purement militaire. Sans redouter les chances des combats, mon esprit naturellement républicain ne pouvait concevoir la gloire réelle se rattachant à l'action d'exposer tous les jours pour un différent de choses et de mots. Par malheur, on ne songeait guère alors aux expéditions lointaines ».

A cette époque, les désastres d'Aboukir e de Trafalgar ont fait de nos marins des gardes-côtes ; l'Anglais empêche nos navires de prendre la mer. Pour un jeune qui rêve d‘accomplir de grandes choses, que ses goûts portent vers les découvertes dans les mers lointaines, que les souvenirs de Bougainville, La Pérouse, de Cook enthousiasment, la déception est profonde.
Il est remarqué par certains de ses professeurs pour sa curiosité et ses bons résultats. Mais pas plus qu'au lycée de Caen, il ne sait attirer sur lui la sympathie de ses camarades d'école, il est jugé prétentieux et même impoli ; lui, les trouve oisifs et bavards.
A partir de Brest il navigue successivement sur l'Amazone, le Suffren, le Borée, devient aspirant en 1810 et est muté à Toulon où pendant 4 ans il sera instructeur des jeunes recrues. Comme à Caen et à Brest, il inspire de l'inimitié à ses camarades qui le surnomme le hibou . Il est promu enseigne de vaisseau en 1812. En 1814, il conduit à Palerme sur le Ville de Marseille le duc d'Orléans, futur roi Louis Philippe, gendre de Ferdinand 1er roi des Deux Siciles, qui ramène sa famille en France. Il épouse en 1815 la fille d'un horloger de Toulon, Adèle Pépin non sans s'être brouillé avec sa mère qui fulmine contre cette mésalliance. Elle donnera plus tard son nom à la Terre Adélie.
Il mettra à profit son long séjour à Toulon (il n'embarquera qu'en 1819) pour se plonger dans le travail et l'étude des langues (l'anglais, l'allemand, l'italien, le russe, le chinois et l'hébreu, sans parler du grec et du latin), dans l'étude de la littérature, de l'archéologie, de la chimie, de la physique ; il se complaît dans l'entomologie et la botanique qu'il pratique en parcourant l'arrière pays. (Il sera membre de la Société Linnéenne de Grande Bretagne et membre fondateur de la Société de géographie).

Grâce à son génie des langues et aux études comparatives qu'il mènera sur les dialectes en usage dans le Pacifique, il put au cours de ses voyages, se faire comprendre dans un grand nombre de dialectes polynésiens et mélanésiens. Il pressentit les grands groupes du peuplement de l'Océanie et divisa cette vaste partie du monde en autant de catégories fondées sur les caractéristiques de ses habitants : Mélanésie, Polynésie et Micronésie, dénominations toujours en vigueur.
Cet enseigne de vaisseau, frêle et délicat, rêveur et un peu morose, ne se mêle guère aux distractions de ses camarades et se constitue, par son travail, une somme de savoir qu'une découverte fortuite va porter à la connaissance du monde savant et du grand public.
Malheureusement cette immense érudition le rendit pendant toute sa vie arrogant, très imbu de lui-même, incapable de percevoir les qualités de ses subordonnés dit-on ? Le succès de son premier voyage scientifique et la gloire qu'il en récolta, accentuèrent encore son sentiment d'être supérieur au commun des mortels.
A l'opposé, Dumont d'Urville, a laissé le souvenir d'un chef d'expédition toujours soucieux du bien-être de ses hommes, de leur maladie (le scorbut frappait toujours). Il fut un commandant d'une grande tenue morale (à Tahiti, il était bien le seul occidental à refuser les avances des femmes) et intraitable dès que la discipline ou la sécurité de son vaisseau était en jeu.

De lui-même, Dumont d'Urville disait ceci :
"Lors de l'armement de l'Astrolabe, comme ils me voyaient marcher pesamment et lentement, à cause d'un accès de goutte que je venais de subir, ils avaient paru bien surpris d'apprendre que j'étais leur commandant et quelques-uns même s'étaient écriés naïvement : Oh ! ce bonhomme là ne nous mènera pas bien loin. Je leur promis dès ce moment, in petto, si Dieu lui donnait vie, que ce bonhomme leur en ferait voir en navigation comme ils n'en avaient jamais vu" .

Il savait qu'on ne conduit pas un navire d'exploration à l'autre bout du monde sans se faire apprécier de son équipage en lui montrant que rigueur et, parfois sévérité, sont indispensables à la sécurité de tous.

" Homme loyal, franc jusqu'à la rudesse mais sensible à l'excès, passionné par la polémique mais calme devant le danger, amoureux de la gloire mais ennemi de l'intrigue, fait non pour briller aux Tuileries mais pour s'absorber dans l'étude ou pour sillonner l'océan", tel était Jules, Sébastien, César Dumont d'Urville, ainsi que le décrit un de ses contemporains.

En 1819 , le contre-amiral Hamelin, major général de la Marine à Toulon, épris de sciences naturelles, désigne Dumont d'Urville dont il a pu apprécier la valeur, pour s'embarquer sur la gabarre La Chevrette , Cdt Gauttier-Duparc, qui doit réaliser une carte exemplaire de la Méditerranée et des îles de l'archipel grec. Durant cette mission on lui montre au cours d'une escale à Milos, dans les Cyclades, un dessin réalisé par l'aspirant Olivier Voutier, d'une statue brisée qui venait d'être découverte dans son champ par un paysan grec. Il en perçu le premier toute l'importance et rédigea une note qui, transmise à l'ambassade de France à Constantinople, en détermina l'achat par la France: la Vénus de Milo rejoignait le Louvre. Charles X le récompense par la croix de saint Louis.
« La statue dont je mesurai les deux parties séparément avait à très peu de choses près 6 pieds de haut… Elle représentait une femme nue dont la main gauche relevée tenait une pomme et la droite soutenait habilement une ceinture drapée et tombant négligemment des reins jusqu'aux pieds. Du reste, elles ont été mutilées et sont actuellement détachées du corps… ». les bras m'en tombent !
Le voici célèbre : "Voilà, dit-il, l'obscure enseigne de vaisseau, âgé de 30 ans et demi, avec plus de 7 années de grade, le voilà recherché et accueilli par d'éminents personnages ! ". Il est chevalier de la légion d'honneur, membre fondateur de la Société de géographie et de nombreuse autres sociétés savantes.

Le début d'une grande carrière d'explorateur

1822-1825 : expédition de la Coquille

Avec Duperrey il conçoit un voyage d'exploration scientifique autour du monde. Le projet accepté, Duperrey reçoit le commandement de la Coquille, Dumont d'Urville est son second et aussi son ami. De 1822 à 1825 par les Malouines, le cap Horn et les côtes du Chili, le Pérou, l'expédition reconnaît les îles Gilbert et Caroline qui n'étaient pas cartographiées, visite Tahiti, les Fidji et Loyauté, les côtes d'Australie et de Nouvelle Zélande, les Tongas et les Moluques. Elle rentre à Marseille le 24 mars 1825. Cette expédition a parcouru 135 000 km sans perdre un seul homme et sans faire d'avaries. Elle est une des plus réussies sur le plan scientifique et rapporte au Museum des centaines d'espèces inconnues de plantes et d'insectes.
Dumont d'Urville tire de ce voyage autour du monde la conclusion que "le grand océan a été sillonné par trop de navires pour qu'aucune terre importante soit restée ignorée des Européens ; mais, ajoute-t-il, les archipels sont imparfaitement connus" . Il faut donc les explorer à fond et rapidement.
Duperrey est promu capitaine de frégate, quelques autres membres de l'état major sont décorés de la légion d'honneur. Rien pour Dumont d'Urville qui fulmine, écrivant de façon exagérée « j'eus le dégoût de voir cet officier (Duperrey) recueillir tout le fruit d'une expédition qui n'était à peu près due qu'à moi ». L'orgueil de Dumont d'Urville n'a d'égal que la modestie de Duperrey. Usant de toutes ses relations pour se faire de la publicité, il obtiendra le grade de capitaine de frégate, mais 7 mois plus tard !

1826 – 1829 : seconde expédition autour du monde, l'Astrolabe.

Sa nouvelle mission est toute consacrée à la science.
Il reçoit le commandement de l'Astrolabe avec comme second Charles Hector Jacquinot. Le but de l'expédition est "de visiter les parties moins connues de l'Océanie, de déterminer avec précision la configuration des côtes, d'enrichir la géographie de nouvelles découvertes, d'approfondir le domaine de l'hydrographie, de rendre moins dangereuse la navigation dans les mers lointaines, d'offrir de nouveaux débouchés à la civilisation et de préparer la colonisation de ces contrées" ; le ministre, le comte de Chabrol, ajoute aux instructions générales : «  il y aurait un fort grand intérêt à découvrir un lieu qui convient à la formation d'une colonie dans laquelle on déporterait les criminels que les lois actuelles condamnent aux fers… ». En outre, la rumeur ayant attribué à Peter Dillon, capitaine baleinier, la découverte de débris des navires de La Pérouse à Vanikoro, Dumont d'Urville recevra une mission supplémentaire, devenue vite principale : rechercher les traces du naufrage de l'Astrolabe et de la Boussole perdus en 1788, en déterminer l'emplacement exact et ramener des preuves convaincantes.
Parti le 25 avril 1826 de Toulon, il arrive en Australie le 9 octobre jetant l'ancre à King George Sound restant sur les côtes australiennes jusqu'en décembre, pour rejoindre ensuite les côtes de Nouvelle Zélande. Considérant que les cartes de Nouvelle Zélande établies par Cook sont incomplètes, il entreprend la cartographie détaillée de l'Ile du sud, la totalité des côtes est de l'Ile du nord…en tout 7500 km de côtes déterminant avec précision la position de plus de deux cents îles parmi lesquelles celles de Papouasie-NouvelleGuinée.
Quelques îles portent des noms qui se rattachent à sa famille tel l'îlot "Baie de Croisilles" à la mémoire de sa mère, île d'Urville en son honneur, un détroit baptisé "Passe des Français" porte actuellement le nom de  "French Pass" ! Quelques ilots me tiennent particulièrement à cœur ; parmi eux les îles Montémont, du nom d'un de ses amis originaire de Rupt s/r Moselle dans les Vosges où j'ai passé mon enfance et mon adolescence.
Durant trois mois il effectue des relevés et collecte un grand nombre de spécimens botaniques qu'il expédie en France avant d'appareiller le 5 janvier 1828 pour tenter d'élucider le naufrage de La Pérouse à Vanikoro. Seuls, deux matelots déserteurs d'un baleinier, qui connaissent bien la région et pouvant servir d'interprètes, acceptent de participer aux recherches, les autres craignent cette île où l'air y est mauvais… la fièvre y fait périr tous les étrangers. Le 14 février 1828 il rejoint l'île de Vanikoro, reconnaît le lieu du naufrage de l'Astrolabe de La Pérouse au bout d'un mois et ramène des débris du navire, ferrures, pièces d'armement…* (voir livre de Hombron page 370). A partir du 6 mars la fièvre paludéenne touche de nombreux membres d'équipage, y compris le commandant qui doit laisser à son second l'inauguration d'un monument à la mémoire de La Pérouse et de ses marins.
Le 17 mars 40 hommes sont malades et le départ est décidé avant que d'autres cas risquent de compromettre les manœuvres d'appareillage. (L'enseigne Greissen assure brillamment les manœuvres au milieu des récifs). Il rejoint Guam et y débarque 42 malades dont 6 officiers et un mort. Après avoir fait reposer son équipage à l'île Bourbon (Réunion), il rentre en France et atteint Marseille le 25 mars 1829.
Le retentissement de cette expédition et de son succès est énorme. Dumont d'Urville est nommé capitaine de vaisseau, présenté au roi et honoré de mille manières par le gouvernement et par diverses sociétés savantes. Il se met au travail et rédige le récit du voyage de l'Astrolabe qui ne comporte pas moins de 13 volumes mettant à profit les sept années qui suivent que certains interprèteront comme une disgrâce car, affecté à terre, il est privé de commandement.
Après les Trois Glorieuses de 1830, il fut chargé de convoyer l'ex-roi Charles X en Ecosse, fit reconnaître officiellement par l'Angleterre le drapeau tricolore adopté par Louis-Philippe et proposa à celui-ci de réclamer aux Anglais le retour en France des cendres de Napoléon ce qui ne sera fait que dix ans plus tard grâce à Thiers.

1837 – 1840 troisième expédition, voyage au pôle Sud, découverte de la Terre Adélie. La consécration.

En mai 1837, Dumont d'Urville est reçu par le roi et comprend que Louis-Philipe désire que ce soit à son règne et à la France qu'appartienne la gloire d'approcher le plus près possible du pôle antarctique.
Il prépare son expédition à la tête de deux corvettes l'Astrolabe, Cdt Dumont d'Urville, 17 officiers et 85 hommes d'équipage et la Zélée, Cdt Charles Hector Jacquinot, 12 officiers et 81 hommes. Ces derniers, tous volontaires, sont soigneusement sélectionnés pour ce voyage et une prime de cent francs or fut promise s'ils atteignaient le 75è parallèle (limite atteinte par Weddell) et une prime de 20 francs supplémentaire était prévue pour chaque degré plus au sud.
Scientifiques, botanistes, naturalistes, hydrographes, chirurgiens, dessinateurs font partie de cette formidable entreprise qui appareille de Toulon le 7 septembre 1837 avec deux ans de vin et 14 mois de réserves de vivres.

Les navires L'Astrolabe et la Zélée.
La Coquille rebaptisée par la suite Astrolabe était une gabarre -écurie pour le transport de la cavalerie (46 chevaux), construite sur les plans de l'ingénieur Pestel à La Seyne-sur-Mer en 1811 et lancée en janvier 1812. C'est un navire extrêmement robuste et aux qualités manœuvrières exceptionnelles. On construit dans la sobriété, seule la proue est ornée d'un lion assis.

Ce sont des navires aux dimensions modestes.
Caractéristiques :
  • Long : 30,771 m.
  • Larg : 8,482 m.
  • T.E moyen: 3,7 m.
En 1822, refondue et réaménagé pour des voyages au long cours, ce trois-mâts jaugeant 380 tonneaux et portant 14 pièces de canon de 6 longs, fut reclassé en corvette de 2 ème classe. Celles-ci possédaient toutes les caractéristiques des voiliers de la première moitié du XIXè siècle, période de l'apogée de la marine à voile. Les navires sont gréés en trois mâts carrés avec brigantine au mât d'artimon et focs triangulaires à l'avant, facilitant la remontée au vent. 1822-1825 : 1 ère circumnavigation avec Duperrey alors Coquille.

1830, L'Astrolabe participe à la prise d'Alger puis est employée comme transport de troupes entre la France et l'Algérie jusqu'en 1832.
De 1837 à 1840 , seconde circumnavigation en constituant avec le transport La Zélée, la flottille de l' Expédition Dumont d'Urville dans l' Antarctique Après avoir été à nouveau réutilisée comme navire de transport, L'Astrolabe prend le large une dernière fois en 1847 sous le commandement de Louis-Marie-François Tardy de Montravel (ancien membre de l'expédition antarctique de Dumont d'Urville) pour rejoindre la station navale française au large de l' Argentine durant la Guerre de la Plata . A l'issue de cette ultime mission, le vieux navire est condamné en août 1851 et démoli à Toulon en mai 1852.
 
L'équipage alphabétique
 
Astrolabe
Zélée
Barlatier Demas, François Edmond Eugène - Lieutenant
Le Breton, Louis - assistant-chirurgien
Boyer, Joseph Emmanuel Prosper - Elève (également servi sur la Zélée)
Desraz,
César - Secrétaire au commandant
Ducorps,
Louis Jacques - Purser
Dumont d'Urville, Jules César Sebastian - Capitaine
Dumoutier,
Pierre-Marie Alexandre - Naturaliste, phrénologue
Durach, Joseph Antoine - Enseigne
Gervaize,
Charles François Eugène - Elève
Gourdin, Jean-Marie - Enseigne
Hombron, Jacques Bernard - Chirurgien
Lafond, Pierre-Antoine - Elève
Le Maistre Duparc, Louis Emmanuel - Elève
Marescot-Duthilleul,
Jacques Marie Eugène - Enseigne
De Roquemaurel, Louis François Marie Gaston août - Capitaine de corvette
Vincendon-Dumoulin,
Clément Adrien - Hydrographe
Coupvent-Desbois, Aimé Auguste Elie - Enseigne
Dubouzet, Joseph Fidèle Eugène - Premier lieutenant-
De Flotte, Paul Louis François René - Elève
Gaillard, Jean Edmond - Elève
Huon de Kermadec, Félix Casimir Marie - Purser
Jacquinot, Charles Hector - Commandant
Jacquinot, Honoré - assistant-chirurgien
Leguillou,
Elie Jean François - Dessinateur (artiste)
Pavin de La Farge, Antoine Auguste Thérèse - Enseigne
Tardy de Montravel, Louis François Marie - Enseigne
Thanaron,
Charles Jules Adolphe - Lieutenant
 
Quand il aborde le détroit de Magellan à la mi-décembre, c'est le premier équipage français qui y pénètre depuis Bougainville en 1767. Il passe Noël dans le détroit de Magellan, cartographiant, herborisant et préparant les bateaux pour affronter les difficultés des mers australes qu'il aborde fin janvier en suivant la route de Weddell. Des conditions météo exécrables vont faire avorter cette première tentative. Dumont d'Urville déprimé par son échec est presque sceptique sur l'affirmation de Weddell d'avoir pénétré si loin au sud. Il est obligé de remonter vers le nord devant la barrière de glace qui se dresse devant lui et met le cap sur les Okneys du sud pour un repos de quelques jours. Le 2 février 1838 les navires font à nouveau route sud à la recherche de l'Antarctique et tombent dans un champ de glaces qui se referme derrière les deux navires ; il faudra cinq jours pour libérer les deux navires du lac gelé, de nombreux marins souffrirent d'engelures y compris les trois chirurgiens.* voir récit

Le 27 février ils atteignent les îles Shetland du Sud ; une ligne de terre fut observée s'étendant au sud que Dumont d'Urville annexe au nom du roi de France, l'appelant Terre Louis-Philippe, la côte plus à l'est étant nommée Terre de Joinville. Il reste jusqu'à début mars dans la région cartographiant ce qui est aujourd'hui la terre de Graham. La fin de la courte période d'été et une épidémie de scorbut (21 cas sur l'Astrolabe – 38 sur la Zélée) sans doute consécutive aux efforts démesurés fournis vont obliger Dumont d'Urville à remonter vers le Chili, y débarquant les plus malades (il y aura 9 désertions au Chili).

Entre mai 1838 et octobre 1839 d'Urville lance l'Astrolabe et la Zélée dans une exploration aventureuse dans l'immensité de l'Océan Pacifique : île de Pâques, îles Marquises, Tahiti, Nouvelles Hébrides, Vanikoro pour la deuxième fois, Nouvelle Guinée, détroit de Torrès, Singapour….. Le scorbut est remplacé par les fièvres et la dysenterie qui coûte la vie à 14 hommes et 2 officiers. Six autres meurent à Hobart en Tasmanie point de départ de la dernière tentative pour atteindre le continent antarctique. Le commandant en profite pour dévoiler une partie de ses projets à l'équipage. Les arguments hostiles du médecin ne résistent pas à l'ambition d'un marin avide de gloire scientifique : « je mène mes matelots comme un capitaine ses soldats au feu, sachant d'avance que plusieurs y perdront la vie » . L'équipage est prêt à suivre son commandant jusqu'au bout du monde, oubliant les fatigues et les pertes humaines. L'arrivée prochaine de deux expéditions anglo-saxonnes pour le même genre de recherche galvanise les marins français.

Le 15 janvier 1840 il traverse le 64 ème parallèle ; ils sont entourés d'icebergs et à 9 heures du soir l'ingénieur hydrographe Vincendon Dumoulin, monté dans la mâture signale l'apparence d'une terre ! L'espoir stimule les esprits…à 22h50 d'Urville écrit que le soleil était encore au-dessus de l'horizon et révélait le contour élevé d'une terre dans toute sa précision. Chacun se rassemble sur le pont pour profiter du magnifique spectacle.

Le 21 janvier d'Urville écrit : "la terre s'élevait devant nous ; on pouvait distinguer ses détails… Malheureusement un calme constant nous empêchait de l'approcher pour la reconnaître avec certitude. Cependant la joie régnait à bord ; dorénavant le succès de notre entreprise était assuré". Le soir même deux embarcations étaient mises à l'eau et atteignaient un îlot à quelques centaines de mètres de la côte. Les officiers et les hommes se précipitèrent à terre et plantèrent le drapeau français, annexant l'îlot au nom de la France. "Nous saluâmes notre découverte par un hourrah général" … Dumond d'Urville baptisa cette terre "Terre Adélie" du prénom de son épouse et les eaux où il se trouvait sont connues comme mer Dumond d'Urville. Il en releva les côtes sur plus de 200 km. * voir récit de Hombron, page 261.

Le 29 janvier il croisait le Porpoise, navire américain d'exploration commandé par Charles Wilkes. Il était temps !

Dumond d'Urville passa encore huit mois à explorer les mers du sud, retourna à Hobart, en Nouvelle Zélande, en Nouvelle Guinée et à Timor…. Une ultime épreuve attend les marins ; les deux navires engagés près de l'île de Warrior, dans un passage non cartographié, s'échouent sur un ban de corail. Après six jours d'efforts et de luttes inouïes, les deux corvettes flottent à nouveau. Le retour en France, via l'île Bourbon et Ste Hélène se fait le 6 novembre 1840 à Toulon après trois ans et deux mois d'absence.
A son arrivée, d'Urville fut promu au rang de contre-amiral, la Société de Géographie lui accorda la Médaille d'or (sa plus haute distinction). Le commandant Jacquinot et Vincendon Dumoulin furent eux aussi promus et le roi accorda aux 130 membres de l'expédition survivants la somme de 150 000 F or !

Le bilan humain de l'expédition est assez lourd : 25 morts dont 5 officiers, 13 déserteurs, 14 débarquements pour raison de santé soient 52 hommes qui ne reverront pas le port du Var.

Le bilan scientifique est en revanche considérable : 65 cartes et 400 vues de côtes apportent un éclairage scientifique à la géographie du Pacifique. La qualité est telle que ces documents seront utilisés par tous les navigateurs fréquentant ces régions jusqu'en 1939. 525 planches de zoologie relatives à 1263 espèces différentes sont élaborées, 300 espèces de poissons sont répertoriées, 900 échantillons de roches, 500 croquis de paysages, portraits monuments et scènes de vie des peuples visités. Cuvier s'extasie devant leur perfection !

L'explorateur commença à écrire la relation de ce dernier voyage mais sa fin tragique dans le premier accident de chemin de fer que connu la France le 8 mai 1842 interrompt la publication qui sera poursuivie par le Cdt Jacquinot
Malgré son détestable caractère, le commandant normand est à l'origine et à la conclusion d'un voyage particulier et exceptionnel. C'est en effet le dernier type d'expédition dans lequel la recherche scientifique prime sur les objectifs politiques et commerciaux.
Le malheur c'était acharné sur cette famille où le choléra fait disparaître tour à tour trois fils et une fille. Leur dernier fils, que Dumont d'Urville prend pour son successeur scientifique est un élève brillant passionné par les langues et les sciences, disparaîtra avec ses parents dans la tragédie de Meudon.

Condé sur Noireau fêtera l'enfant du pays en lui élevant un monument, allant même jusqu'à utiliser son image pour illustrer boîtes de chocolats ou de camembert, donnant son nom à une marque de vêtement, sans parler des nombreux timbres à son effigie.
 
Cliquez sur les images pour les agrandir
 
 
Jules Dumont d'Urville
 
Jules Sébastien César Dumont d'Urville est un marin français, né à Condé sur Noireau (Calvados) en 1790. Il entre dans la Marine en 1811. Polyglotte, il est curieux de tout et étudie l'Astronomie, la Géologie, l'Entomologie et la Botanique.

En 1819, lors d'une escale dans l'île de Milos à bord de  La Chevrettec'est lui qui fit acheter et ramena la "Vénus de Milo", désormais au musée du Louvre à Paris.

De 1822 à 1829, à bord de l' Astrolabe , il explore les côtes des îles Gilbert et Caroline, de Tahiti, des îles Malouines et d'une partie de l'Australie, des îles Fidji, des îles Loyauté, de la Nouvelle Zélande, des îles Tongas et des Moluques.

Il retrouva également à Vanikoro les restes de l'expédition de  La Pérouse  (1828).

Mais son grand dessein se concrétisa avec sa volonté de descendre toujours plus au sud. Dès 1837, il part avec  l'Astrolabe  et  La Zélée , pour plusieurs campagnes d'explorations.
Malgré les embûches de toutes sortes, scorbut, bateau prisonnier des glaces, il découvre dans l'Antarctique les terres Louis Philippe et Joinville en 1839.

Le 20 janvier 1840, toujours plus au sud à la recherche d'une terre, le continent antarctique leur apparaît. Il nomme cette terre « Terre Adélie », du prénom de son épouse.
 
A son retour à Toulon, d'Urville fut promu au rang de Contre Amiral. Le gouvernement Français était si satisfait des résultats de l'expédition qu'il offrit 15 000 francs or que les 130 survivants de l'expédition se partagèrent.

En 1842, il eut une fin tragique, non pas en mer, mais dans le voyage inaugural de la première ligne de Chemin de Fer Paris-Invalides à Versailles-Rive Gauche. Suite à des fêtes dans le parc de Versailles, les trains avaient été renforcés et deux locomotives remorquaient celui transportant Dumont d'Urville.

La première locomotive était plus légère et moins puissante que la seconde, et il est probable qu'au franchissement d'un appareil de voie, la seconde locomotive ait poussé la première en dehors des voies, ce qui a entraîné le déraillement du train. Ce déraillement provoqua l'incendie des wagons dont les occupants périrent (Les wagons de voyageurs étaient fermés à clef par mesure de sécurité avant le départ du train)
 
 
Henry VOLF
 
300 PERSONNES POUR SON PREMIER LOTO DE L'ANNEE
  14 février 2012
 
Le Rotary club de Paimpol à organisé le 10/02/2012 son 1er SUPER LOTO de l'année
 
Chaque année, le Rotary Club de Paimpol organise 2 lotos ; le premier en février et le second en Août. Ils réunissent 3 à 400 joueurs et mobilisent tous les rotariens, leur famille et leurs amis.

Le produit de ces soirées est exclusivement réservé à l'aide que nous apportons aux plus défavorisés et plus particulièrement aux jeunes. La soirée du 10/02 a permis au Club de dégager un résultat net de 900 €.

Pour ce Loto, nous avons bénéficié de l'aide précieuse de certains des étudiants du Lycée maritime de Paimpol pour la mise en place des tables et chaises. Ils ont voulu ainsi nous remercier de la participation du Rotary Club de Paimpol au financement de leur voyage en Islande (voir concert Francesco Attesti).
 
Cliquez sur les images pour les agrandir
 
Gilles REISCHEK
 
LE CLUB INTRONISE UN NOUVEAU MEMBRE : ALAIN NADAL
  7 février 2012
 
Le 30 janvier 2012, au siège du Rotary Club de Paimpol, le président Ghislain Houzel, en présence des membres du club et de leurs conjoints, a intronisé Alain Nadal
 
Âgé de 66ans, retraité, il a deux enfants et se partage entre Paimpol et la région parisienne.
Il a passé sa vie professionnelle dans l'informatique ; essentiellement de gestion , et a suivi les différentes évolutions de ce milieu : des cartes perforées mécanographiques jusqu'à Internet .... Il a ainsi abordé de nombreux aspects différents du métier : conception, réalisation, installation et formation. Son parcours l'a amené à exercer différentes fonctions et responsabilités professionnelles.

Sportif , Alain Nadal pratique la Montagne et la Voile . Cette dernière activité lui a permis de répondre à son désir de voyager : Côtes anglaises , Grèce , Turquie , Seychelles , Thaïlande , Antilles , Canaries , Cap Vert ...
Il s'intéresse aussi à la littérature, au cinéma et aux Arts d'une manière générale .

Alain Nadal souhaite, auprès du Rotary, s'investir sur le plan local en participant aux actions de solidarité et d'entraide que le Rotary Club de Paimpol mène tout au long de l'année et cela dans un esprit convivial . Il n'avait pas eu jusqu'à présent la possibilité de se libérer suffisamment pour s'engager.

En renforçant ses moyens humains, le Rotary Club de Paimpol augmente ses possibilités d'actions d'entraide et de solidarité au service de celles et ceux qui en ont besoin et répond ainsi à sa devise : « Servir d'abord ».
 
Cliquez sur les images pour les agrandir
 
Gilles REISCHEK
 
RECITAL DU PIANISTE ITALIEN FRANCESCO ATTESTI.
  28 janvier 2012
 
Salle pleine à La Halle pour le concert organisé par le Rotary Club de Paimpol au profit
des élèves du Lycée maritime de Paimpol
 
Le Rotary Club de Paimpol a organisé le dimanche 22 janvier à 16h00 à La Halle, un récital de piano avec le concours du pianiste italien de renommée internationale, Francesco ATTESTI.

Pianiste prodige, donnant son premier concert à 11 ans, Francesco Attesti se produit régulièrement dans des salles de concert de renommée internationale telles que: de Saint Pétersbourg , Tchaikovsky Conservatoire de Moscou , Mozarteum de Salzbourg , Philharmonie Essen , Festival de Piano International de Varsovie , Sarajevo Festival d'hiver, Université de Cambridge , Université de Leicester , Université de Columbia à New York , Université de Denver dans le Colorado et le Conservatoire "Giuseppe Verdi" à Milan. Philharmonia Hall.

Il a interprèté des oeuvres de Pescetti (Allegro), Scarlatti (sonata in D major), Bach (Ochestral suite n°3 - transcription Attesti), Schubert (impromptu Op 90 n°2), Rossini (Ouverture du barbier de Séville), Bach(chaconne in D minor - transcription Busoni), Chopin (sonate in B bémol), Gerschwin (préludes) et obtenu 3 rappels.

Ce concert était donné au profit des élèves du Lycée maritime Pierre Loti de Paimpol afin de financer leur projet de voyage d'étude en Islande en partenariat avec le lycée maritime de Reykjavik.

Un apéritif a été servi à l'issue du concert.
 
Cliquez sur les images pour les agrandir
Mr Le Guen directeur du lycée maritime et Ghislain Houzel
Francesco ATTESTI
 
Gilles REISCHEK
 
LE NOËL DE PERCY
  05 janvier 2012
 
Le Rotary Club de Paimpol a remis un chèque de 2604 € au profit
des enfants hospitalisés dans le service de pédiatrie de l'hôpital de Paimpol
 
Pour la première fois le Rotary Club de Paimpol organisait une opération « Ventes de boules de Noël »  : une boule = 2€ .
La vente qui s'est déroulée du 15 au 22/12/2011, au pied d'un sapin mis à disposition par la mairie de Paimpol, a rencontré un vif succès.
 
Le Samedi 24 décembre 2011, Marie-Renée KERVELLA représentant le Rotary club de Paimpol a remis au Docteur BEAUSSAC et à Madame Le BONNIEC responsables du service de pédiatrie de l'hôpital de Paimpol un chèque de 2604 € au profit des enfants hospitalisés dans le service de pédiatrie de l'hôpital de Paimpol. Cette somme va permettre l'achat de jouets, de petits mobiliers, la mise en place d'animations... afin de rendre moins douloureux le quotidien de ces enfants.
 
Cliquez sur les images pour les agrandir
 
 
Ce fut l'aboutissement d'un élan de solidarité qui a animé les paimpolais de toutes les générations pour cette opération. Grâce à tous, non seulement le sapin a accueilli les 859 boules qui ont été accrochées, mais de nombreux dons sont venus aussi compléter cette vente d'un type particulier.

L'aide de la Mairie, le soutien de nombreux commerçants paimpolais , l'appui d'un certain nombre de chefs d'entreprise et de membres des professions libérales, le concours des collégiens, des lycéens et des responsables d'établissements scolaires, l'implication du conseil municipal des jeunes et la spontanéité de tous ceux qui sont venus au pied du sapin ont permis d'offrir aux enfants hospitalisés dans le service de pédiatrie de l'hôpital de Paimpol, le fruit de cette opération qui tenait particulièrement à cœur au Rotary Club de Paimpol.

Les membres du Rotary Club de Paimpol ont ainsi adressé le meilleur des Noëls à tous ces enfants dont la maladie les touche et ils leurs donnent rendez-vous, l'année prochaine….. pour un autre « Noël de Percy ».

NB : PERCY est le deuxième prénom de Paul Louis Harris
 
Gilles REISCHEK