Prix Littéraire d'expression française
du Rotary International
 
 
09/02/2007

Le Prix Littéraire d'Expression française du Rotary International 2007 a été attribué à Muriel Barbery pour son roman "l'Elégance du Hérisson"

La cérémonie à eu lieu le vendredi 9 février 2007 à 17 heures dans les salons de l'Hôtel de Ville de Vannes.
 
Le prix lui a été remis par Monsieur le professeur Yves Pouliquen , Membre de l'Académie française, Président du jury, en présence de François Goulard , Ministre délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, Maire de Vannes, et de René Permarole , Gouverneur du District 1650 du Rotary International
 
Muriel Barbery est née en 1969. "L'Elégance du Hérisson" est son deuxième roman. Le précédent, "Une Gourmandise", est traduit en douze langues.
 
Muriel Barbery.

J'avais entendu le cinéaste, Jeunet, à propos du "Fabuleux destin d'Amélie Poulain", expliquer que, pendant des années, il avait noté dans un petit carnet tout ce qui lui tenait à coeur et tout ce qu'il aimait avec l'idée qu'un jour, il recaserait ça dans un film. Et ça a donné Amélie Poulain.
 
Ce roman, c'est un peu la même chose, c'est-à-dire que j'ai pris énormément de plaisir, au travers des voix des deux héroïnes, à transcrire mon amour pour les plaisirs du quotidien, pour l'art, pour le Japon, pour certains êtres, pour la rencontre entre ces êtres, pour certaines émotions esthétiques.
Il me semble que c'est à cela que j'ai pris le plus de plaisir et que c'est ce qui me tenait le plus à coeur. Je vous souhaite une bonne lecture. En tout cas, je l'espère. Au revoir et à bientôt.

 
  L'intervention de René Permarole
  La présentation d'Yves Pouliquen
  La revue de presse
  Le Diaporama de la remise du Prix
  Le Palmarès
 
 
 
L'intervention de René Permarole - Gouverneur du District 1650

Monsieur le Ministre, Maire de Vannes

Monsieur le Président du Jury du Prix d'Expression littéraire du Rotary, membre de l'Académie française,

Messieurs les Vice Présidents du jury

Mesdames et Messieurs membres du Jury

Madame la lauréate

Monsieur le Représentant des éditions Gallimard

Madame l'Inspectrice représentant Monsieur l'Inspecteur d'Académie

Mesdames et Messieurs les Adjoints Municipaux

Messieurs les past directeurs du Conseil Central du Rotary International

Madame la Gouverneur Innerwheel

Messieurs les past Gouverneurs du Rotary International

Monsieur le Rédacteur en chef du « Rotarien »

Messieurs les Présidents des Rotary clubs

Mesdames et Messieurs

Chers Amis rotariens,

 

Permettez-moi tout d'abord, Monsieur le Ministre, au nom de tous les rotariens ici présents, de vous remercier de nous accueillir en votre Hôtel de Ville et de nous honorer de votre présence pour la remise du 19 ème Prix d'Expression littéraire du Rotary. C'est une nouvelle fois le témoignage de l'intérêt que vous portez à notre association.

 

Par ailleurs, Gouverneur du District Bretagne-Mayenne du Rotary International, je voudrais souhaiter la bienvenue à tous ceux qui, à cette occasion, découvrent aujourd'hui la Préfecture du Morbihan. Que ce soit à Vannes qu'ait lieu la remise de ce Prix par Monsieur le Professeur Yves Pouliquen de l'Académie française, je ne peux que m'en féliciter. Vannes, ville historique, Diaroritum, qui a fêté, il y a quelques années son bi-millénaire, chargée donc d'histoire, ville touristique au bord de l'enchanteur Golfe du Morbihan qui a connu la bataille des Vénètes et Jules César, qui l'été, offre à ses estivants ses Fêtes historiques, son festival de Jazz, ses Fêtes d'Arvor.mais aussi ville dynamique sur le plan économique et en plein développement.

Si vous en avez le temps, je vous invite à parcourir les rues du centre ville et à aller voir les remparts avec ses magnifiques parterres.
 

Mais, me direz-vous : « Pourquoi un Prix Littéraire du Rotary » ? Le Rotary International, association de professionnels, plus vieux club service au monde, fondé le 23 février 1905 par un avocat visionnaire, Paul Harris, à Chicago est certes un organisme qui ouvre dans l'humanitaire parce que l'entente entre les peuples, qui est son but ultime, ne peut se construire sur la misère et la pauvreté. Cependant, les actions humanitaires comme l'éradication de la poliomyélite (plus que 4 pays contaminés et moins de 500 cas), l'accès à l'eau, et tant d'autres. ne sont pas les seules que le RI entreprend. Le Rotary ouvre, également, et notamment par sa Fondation, première pourvoyeuse de bourses au monde, par ses échanges de jeunes,   scolaires ou professionnels, dans le domaine culturel. Ainsi, le Rotary lutte-t-il pour l'alphabétisation et contre l'illettrisme.

 

Et, la création de ce prix en 1989 par Claude Lainé, alors Président du RC Paris Académies, s'inscrit dans cette logique de la promotion culturelle. Il couronne un roman qui promeut les valeurs et l'éthique rotariennes. Le Rotary, qui est partage, veut ouvrir la voie à un monde meilleur, et c'est pour cela que les rotariens agissent de par le monde. Aussi, conclurai-je par cette réflexion de la jeune Paloma, héroïne de cet ouvrage car elle illustre parfaitement la philosophie du Rotary International : « Si on redoute le lendemain, c'est qu'on ne sait pas construire le présent.C'est maintenant qui importe, construire, maintenant, quelque chose, à tout prix, de toutes ses forces. »

 
René Permarole
 
 
 
 
 
L'intervention d'Yves Pouliquen.

Madame,

Le Rotary m'a confié le privilège de présider son jury du Prix du Rotary International et par voie de conséquence de m'associer à la remise de ce prix. Vous me voyez flatté de me retrouver parmi les amis rotariens de ce jury, en ce jour où les rotariens de Vannes et ceux qui les accueillent en cette belle cité, auprès de vous qui êtes l'heureuse lauréate de ce très beau prix.

Je dis très beau prix car chacun sait qu'il ne mérite ce qualificatif que dans la mesure où le jury qui l'attribue est lui-même de qualité. Sur ce point je puis vous rassurer. Je fréquente beaucoup de jurys, que ce soit dans l'attribution de prix scientifiques ou littéraires et il m'est aisé d'en comparer les habitudes. Je puis vous affirmer que celles qu'adopte le nôtre, dont certains membres vous entourent, mérite les plus sincères éloges. Ce sont plusieurs réunions, étalées sur plusieurs mois, assidûment fréquentées par ses membres, qui sont consacrées à la comparaison d'un très grand nombre de romans de l'année et à leur sélection progressive. J'admire avec quelles précautions sont écartés des romans soumis à une double ou multiple lecture et avec quelle rigueur les correspondances qu'ils peuvent avoir ou ne pas avoir avec l'éthique rotarienne sont analysées. Jusqu'au dernier moment le choix reste ouvert avant qu'en finale trois ou quatre romans concurrents ne soient soumis au vote de tous les membres de ce jury particulièrement compétent.

 

Vous aurez compris madame qu'en face de votre livre les autres titres présélectionnés restèrent jusqu'au dernier moment de redoutables concurrents.

Vous avez réuni la majorité des suffrages et je vous en félicite tout en m'en réjouissant.

L' "Élégance du Hérisson" est un fort beau livre. Son succès ne me démentira pas et ses mérites le justifient grandement. Il tranche sur le confessionnalisme nombriliste qui semble désormais devoir alimenter tous les romans qui nous sont offerts dans lesquels le premier degré de l'écriture ne nous confie que des émotions qui naissent généralement au dessous de la ceinture ou encore le pathétique des situations pré-mortelles que la pathologie hélas distribue et dont médecin je suis rassasié.

 
Vous avez la grâce madame de nous offrir un vrai conte philosophique confrontant l'arc éthéré et connivent d'une concierge érudite, d'une enfant surdouée, et d'un veuf et esthète japonais aux bourgeois ordinaires d'un bel immeuble de la rue de Grenelle.
 

Sa construction en est drôle qui alterne les réflexions de la concierge madame Michel et de Paloma la fillette surdouée. La pointe d'invraisemblance dans leur degré d'érudition qu'il s'agisse de l'aînée ou de la fillette impose son ton à ce conte et accentue le contraste de votre discours, et sa démonstration. Ces bourgeois que toutes deux décrivent sont croqués avec un délicieux humour et la lecture de votre livre, madame ébauche souvent de francs éclats de rire.

Jusqu'à ce que ça et là ne s'installe la perception du fil ténu de votre roman à savoir la gravité des jours qui passent, à la limite une mélancolie taraudante qui sous tend l'intention suicidaire de votre petite surdouée, certes comme une pulsion d'adolescente à laquelle elle renoncera mais que l'on sent comme une présence et que la mort accidentelle de votre concierge à l'aube d'une nouvelle vie, celle qu'elle n'aurait jamais crue possible, confirme pathétiquement.

Toutefois, vous distillez à longueur de pages les remèdes à ces écorchures de la vie, celle des pauvres, celles de la société, celles du langage, des manières, de ce tout que jour après jour nous vivons avec un regard unique, celui que vous avez si bien su décrypter dans votre beau livre.

Nous vous sommes redevable d'une jolie leçon de philosophie pas de celle que l'on ne comprend guère mais de celle qui lumineuse sait éclairer agréablement notre propre vie et finalement nous rassurer.

 
Yves Pouliquen
 
 
 
 
 
 
 
 
La revue de Presse - Jacques Nerson - Le Nouvel Observateur

Dire que Muriel Barbery est douée serait rester en dessous de la vérité. Elle est comme l'orgue, un orchestre à elle seule. Capable de faire entendre les jeux les plus variés, l'érudit, le bouffon, le moqueur, l'ému, le polémique, le truculent... Elle a un humour dévastateur. Plus rare encore, le sens de l'inattendu. On pleure de rire en la lisant. Et ce n'est que son deuxième roman. Si elle est, à 37 ans, capable d'une telle virtuosité, que sera-ce demain ?

 
La revue de Presse - Anne Berthod - L'Express

La surprise est jolie et le succès mérité pour cette enseignante en philosophie qui croque de si réjouissante façon les personnages et les situations...
Les plaisirs minuscules de l'existence, ces instants parfaits où, parfois, tout bascule, Barbery les saisit avec la nostalgie atemporelle d'un Marcel Proust et la fraîcheur d'un Philippe Delerm. Drôle, intelligent et servi par une langue mélodieuse, ce conte philosophique a quelque chose de japonais : gravement léger, aérien comme un haïku.

 
 
 
Le Diaporama de la remise du prix - (Cliquez sur une image pour l'agrandir)

 
             
             
 
 
 
 
 
Le Palmarès

1989
Denise BRIGOU
Soupes de nuit (Belfond)
1990
Pierre LUNEL
L'Abbé Pierre (Edition nO1)
1991
Jacqueline de ROMILLY
Ouverture à Cour (de Fallois)
1992
Christian SIGNOL
Le royaume du fleuve (Laffont)
1993
René HAN
Un chinois en Bourgogne (Perrin)
1994
Bertrand BESSE-SAIGE
Le guerrier immobile (Desclée de Brouwer)
1995
Chantal DELSOL
L'enfant nocturne (Mercure de France)
1996
Yves POULIQUEN
Les yeux de l'autre (Odile Jacob)
1997
Gisèle PINEAU
L'exil selon Julia (Stock)
1998
Gisèle TUAILLON-NASS
L'étranger alsacien ( France Empire)
1999
Marc DUGAIN
La chambre des Officiers (J.C. Lattès)
2000
Pierre MOINOT
Le matin vient et aussi la nuit (Gallimard)
2001
Christian GARCIN
Le vol du pigeon voyageur (Gallimard)
2002
Jean-Jacques PÉRENNÈS
Pierre Claverie, un Algérien par alliance (Cerf)
2003
Antonine MAILLET
Madame Perfecta (Leméac/ Actes Sud)
2004
Martine MAIRAL
L'obèle (Flammarion)
2005
Eric-Emmanuel SCHMITT
L'enfant de Noé (Albin Michel)
2006
Valentine GOBY
L'antilope blanche (Gallimard)
 

 

 
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