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PAKISTAN : SIX EMPLOYES LOCAUX D'UNE
CAMPAGNE ANTI-POLIO TUES PAR BALLES
 
 
 
 
 
19 décembre 2012
 
Six employés locaux d'une campagne de lutte contre la polio ont été tués par balle en deux jours dans deux des principales villes du Pakistan où les insurgés islamistes s'opposent à la vaccination contre cette maladie virale encore endémique au pays. A Karachi, mégapole du sud du pays, quatre femmes et un homme, ont été tués dans différents secteurs de la ville alors qu'ils administraient des vaccins dans le cadre d'une campagne anti-polio, a indiqué à l'AFP un haut responsable de la police, Shahid Hayat

Les attaques ont eu lieu depuis lundi, au premier jour d'une campagne de vaccination dans différentes régions de ce pays musulman de plus de 180 millions d'habitants. «Ces victimes sont toutes des employés du ministère de la Santé de la province du Sind», a ajouté ce responsable, qui ne connaissait pas l'identité des assaillants. «Des religieux ont déjà émis des fatwas contre la campagne de vaccination anti-polio», a-t-il spécifié.

LA CAMPAGNE DE VACCINATION ARRETEE

En réaction à ces assassinats, le ministre de la Santé de la province du Sind, dont Karachi est la capitale, a ordonné l'arrêt de la campagne de vaccination dans la ville. Une sixième personne œuvrant pour une campagne anti-polio a été tuée, mardi, à Mathra, en banlieue de Peshawar, grande ville du nord-ouest du pays, à la porte de zones tribales considérées comme un sanctuaire des talibans et de groupes liés à Al-Qaïda.

Deux hommes armés ont ouvert le feu sur deux sœurs membres d'une équipe de vaccination, selon des sources policières. « L'une des deux sœurs a été grièvement blessée et a succombé à ses blessures à l'hôpital, l'autre a été légèrement blessée » a dit à l'AFP Javed Khan, un haut responsable de la police.

DES IMAMS METTENT LA PRESSION CONTRE LES VACCINS

Au Pakistan, des milliers de parents refusent toujours que leurs enfants soient vaccinés contre la polio, une maladie virale qui peut entraîner la paralysie et encore endémique dans seulement trois pays au monde, en raison notamment de la pression de certains imams et d'insurgés. Le seigneur de guerre Hafiz Gul Bahadur, plus important commandant des talibans pakistanais au Waziristan du Nord, une zone tribale du nord-ouest considérée comme le centre de la mouvance djihadiste dans la région, avait interdit en juin une campagne de vaccination sur «son» territoire.

Cette mesure, qui mettait en danger 240.000 enfants, visait à contester les tirs de drones américains dans la région et témoignait de la méfiance des insurgés à l'égard des humanitaires qu'ils accusent souvent d'être des espions, surtout depuis «l'affaire Afridi». Le Pakistanais Shakeel Afridi avait été condamné le 23 mai dernier à 33 ans de prison par un tribunal pakistanais pour avoir participé à une fausse campagne de vaccination organisée par la CIA à Abbottabad (nord-ouest) pour s'assurer, via des prélèvements d'ADN sur sa famille, qu'Oussama Ben Laden se trouvait bien sur place comme elle le soupçonnait.

Cette campagne avait été menée en mars 2011, peu avant le raid clandestin américain qui l'a tué sur place le 2 mai. Pour convaincre la population que leur campagne de vaccination n'est pas une machination occidentale, les organisations internationales tentent de rallier à leur cause des dignitaires religieux influents mais moins hostiles.
 
Sources : 20minutes.fr