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L'EXPERIENCE D'UNE DIPLOMEE DES CENTRES DU ROTARY POUR LA PAIX
 
 
13 septembre 2010
 
Kelly Nicholls lors d'une marche en mémoire des victimes du conflit en Colombie. 
Photo avec l’aimable autorisation de Kelly Nicholls
Kelly Nicholls met son talent au service de la défense des droits de l'homme en Colombie.
 
Je me trouvais dans un taxi, en chemin pour aller témoigner devant le Congrès sur la situation des défenseurs des droits de l’homme en Colombie. C’était la première fois que je devais apparaître devant le Congrès et je n’en menais pas large.

Je me suis tournée vers mon collègue colombien – un avocat spécialisé dans les droits de l’homme et possédant 20 ans d’expérience en matière de défense des victimes de 40 années de guerre en Colombie – et je lui ai demandé si lui aussi était stressé.
« Ce qui me rend nerveux c’est de retourner en Colombie après cette audition et de savoir ce qui pourrait en découler, » affirma-t-il.

Il venait de résumer mon travail de directrice exécutive du bureau américain sur la Colombie et mon rôle de défenseur des droits de l’homme à Washington. Rien de tout cela n’aurait été possible sans la bourse des Centres du Rotary pour la paix reçue en 2005-2007.

Je venais juste de terminer de travailler avec les communautés indigènes d'Amazone équatorienne et du Chiapas (Mexique), et je cherchais un moyen de promouvoir la paix et la résolution des conflits sans vraiment savoir quoi faire sans un Master. C’est alors que j’ai rencontré quelqu’un qui m’a parlé du programme des Centres du Rotary pour la paix. Étant australienne, j’ai contacté le Rotary club de Roseville Chase, dans la banlieue de Sydney, et quelques mois plus tard, j’étais sélectionnée pour une des 50 bourses.
Le programme m’a emmenée à l’université de Bradford (Royaume-Uni) où j’ai étudié la résolution des conflits internationaux, en me spécialisant sur la médiation et la politique. Je me suis aussi fait de nouveaux amis – deux d’entre eux sont même venus à mon mariage en Australie. J’ai pu mener des recherches sur les droits de l’homme, les politiques régionales en Amérique latine et en Afrique, les déplacements de population, la religion et la résolution des conflits.

J’ai eu la chance de réaliser mon stage obligatoire auprès de l’expert des Nations Unies sur les problèmes des minorités. J’ai étudié les atteintes aux droits de l’homme à l’encontre des Afro-colombiens qui ont particulièrement été affectés par le conflit, surtout à cause de déplacements forcés.

Aujourd’hui, trois ans après l’obtention de mon diplôme, j’ai pu rencontrer des jeunes femmes qui m’ont montré leurs photos de mariage, un peu comme j’aurais pu leur montrer les miennes. La différence est que leurs maris ont été tués par les forces armées puis grimés comme des guérilléros tués au combat. Entre janvier 2007 et juillet 2008, on dénombrait près d’une personne par jour assassinée par les forces armées.

Les efforts pour attirer l’attention internationale ont obligé le gouvernement à limoger certains officiers et responsables. Mon poste au Bureau américain sur la Colombie m’a permis de rencontrer des hauts responsables de l’administration Obama et des membres du Congrès pour leur demander de faire pression sur les dirigeants colombiens afin que cessent les abus de pouvoir mortels. Nous avons ainsi pu réduire le nombre « d’exécutions extrajudiciaires », et convaincre le gouvernement du pays de débarrasser les forces armées de 50 officiers et hauts responsables malhonnêtes, mais aussi d’établir un véritable programme de défense des droits de l’homme dans l'armée.

Mon travail demande de l’engagement, mais également de la formation, et c’est là que les Centres du Rotary pour la paix entrent en jeu. J’ai beaucoup appris lors de mes deux années passées à Bradford et j’ai pu le mettre en pratique. Sans cette formation, il n'est pas sur que j’aurais pu faire le moindre progrès dans un pays où le conflit est si complexe et si enraciné.

À l’issue de mon audition au Congrès, mon collègue colombien m’a dit : « As-tu la moindre idée de l’importance du travail réalisé par ton organisation pour nous permettre de continuer à aider les victimes colombiennes ? ». Dans ce type de travail, il est souvent difficile d'évaluer les succès et les chiffres ne sont pas très parlants. Sauver une personne fait que cela en vaut la peine.
 
Kelly Nicholls se confie à Stephen Yafa
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