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LES DIPLOMES DES CENTRES DU ROTARY
LIVRENT LEUR VISION DE LA PAIX
 
 
15 février 2010
 
De gauche à droite en partant du haut : Maria Saifuddin Effendi, Godfrey Mukalazi, Arnoldas Pranckevicius et Cecilia Nedziwe.
En 1999, dans le but de promouvoir la paix et de préparer la future génération de leaders locaux et mondiaux, la Fondation a créé les Centres du Rotary pour études internationales sur la paix et la résolution des conflits.

En partenariat avec sept universités prestigieuses de six pays, ce programme forme chaque année jusqu'à 100 futurs leaders. L'an dernier, plus de 400 participants dont plusieurs diplômés des Centres du Rotary, ont assisté au 2 e Symposium pour la paix qui s'est tenu à Birmingham en préambule de la convention du R.I. Nous avons demandé à quatre d'entre eux de nous livrer leur vision de la paix.

Maria Saifuddin Effendi (Université de Bradford, Angleterre, 2006-2008) est maître-assistant au département d'étude de la paix et des conflits de l'Université de la Défense nationale d'Islamabad au Pakistan.

Godfrey Mukalazi (Université de Queensland, Australie, 2004-2006) est le co-fondateur du Centre des Grands Lacs pour la résolution des conflits basé à Kampala en Ouganda.

Cecilia Nedziwe (Université de Queensland, Australie, 2006-2008) est la directrice des opérations du Center for Peace Initiatives in Africa , organisation régionale basée à Harare au Zimbabwe.

Arnoldas Pranckevi?cius (Sciences Po, France, 2002-2004) est administrateur de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen à Bruxelles en Belgique.
 
Global Outlook : Qu'est-ce qui vous donne espoir que la paix puisse être atteinte ?

M.S. Effendi : Au niveau international, mon espoir vient des œuvres caritatives, de l'aide sociale, du service à autrui. La paix peut être atteinte en répondant aux questions de sécurité humaine : alimentation, eau, protection de l'environnement, prospérité économique, gratuité de l'éducation. Lorsque ces questions seront réglées, il y aura moins de conflits dans le monde.

G. Mukalazi : Les conflits interrompus et les opérations réussies de maintien de la paix me donnent bon espoir de voir un jour nos efforts récompensés. La paix ne peut pas être atteinte dans des délais impartis mais nos petites contributions quotidiennes auront un jour un impact extraordinaire.

A. Pranckevi?cius : L'exemple de l'Union européenne où je vis et pour laquelle je travaille. Quand je contemple la zone de paix, de stabilité et de démocratie que l'Union a permis de créer sur un continent qui, au siècle dernier, a donné naissance aux deux guerres les plus dévastatrices et aux régimes les plus totalitaires de l'histoire mondiale, je me dis que la paix est possible.

GO : Au vu de votre expérience, quel est le plus grand obstacle à la résolution de conflits et à la paix ?

C. Nedziwe : Les obstacles à la paix se situent à plusieurs niveaux. Au Zimbabwe, la désinformation ou le manque d'informations dus à des médias divisés et partisans ont créé bien des problèmes ; ici, la réforme des médias requiert une attention urgente.

G. Mukalazi : Dans mon pays, nos dirigeants demeurent le principal obstacle à la paix. Une classe politique médiocre a créé et entretenu des conflits en gérant mal les affaires de l'État, en se montrant coupable de malversations et en supprimant toute opposition. Les services sociaux dont nos citoyens avaient besoin n'ont jamais été mis en place, créant ainsi des sources de conflits.

GO : Que les Rotariens peuvent-ils accomplir, à titre individuel ou avec leurs clubs, pour faire avancer la paix ?

M.S. Effendi : Le programme des Centres du Rotary est une excellente initiative. Mais seuls ceux qui sortent d'une sélection internationale relevée en bénéficient. Les Rotary clubs pourraient aussi organiser au niveau régional des stages d'une dizaine de jours pour étudiants et experts dans les domaines de la paix et de la résolution des conflits qui permettraient de faire passer le message de la paix dans les régions sujettes à conflits, mais aussi d'informer et de sensibiliser les populations.

GO : Les êtres humains sont en conflit depuis des milliers d'années, ce qui mène à penser que la paix ne peut être atteinte qu'en changeant la nature humaine. Qu'est-ce qui vous fait croire ce changement possible ?

C. Nedziwe : Je ne suis pas une quaker mais je souscris à leur croyance que chaque personne et chaque foi ont une valeur, et que l'amour a le pouvoir de vaincre la violence et l'injustice. Je crois que l'objectif de paix doit être guidé par le pouvoir de l'amour qui permet de changer la nature humaine. C'est une tâche incommensurable ! La Fondation Rotary montre l'exemple en cherchant à éradiquer la polio, en donnant accès à une eau potable et en éduquant la jeunesse. Ces efforts remarquables doivent être poursuivis.

M.S. Effendi : La nature humaine n'est pas nécessairement destructrice. Lorsque les personnes sont ignorées par la société et opprimées par leurs pairs, elles s'expriment contre les injustices économiques, politiques ou sociales. Si elles ne sont pas entendues, leurs émotions se transforment en frustration. Nous devons mettre en place les conditions qui permettent aux individus de réaliser leur potentiel.

GO : Quels événements récents vous semblent-ils encourageants ?

C. Nedziwe : Au Zimbabwe, malgré les difficultés des dernières années, la formation d'un gouvernement d'union nationale a apporté un peu de calme. Et si la première conférence de rédaction d'une constitution a été dérangée par des perturbateurs, l'espoir demeure et la volonté politique existe d'aller vers une constitution au service des populations. De plus, l'initiative du gouvernement d'union nationale d'enclencher un processus de réconciliation et d'intégration mérite d'être saluée, même si la sincérité du leadership reste sujette à caution.

A. Pranckevi?cius
: Je me demande souvent à quoi ressemblera le monde dans 20 ou dans 50 ans. Vivrons-nous dans un monde avec des organisations internationales fortes et un droit international qui prime sur les droits nationaux, ou dans un monde défini par des intérêts nationaux et des actions unilatérales ? Vivrons-nous dans un monde de développement durable où les fruits de la mondialisation seront partagés par tous, ou dans un monde de protectionnisme économique où les inégalités s'accroissent et où la pauvreté explose ? Nous devons absolument avoir une vision à long terme pour notre planète et savoir dans quelle direction nous voulons aller. L'effort concerté de la communauté internationale pour relever les défis gigantesques de la crise économique mondiale et du réchauffement climatique nous donnent des raisons d'espérer que nous allons dans la bonne direction.

G. Mukalazi : Le travail de réconciliation fait en Australie et la reconnaissance des droits des aborigènes, les changements politiques aux États-Unis, la situation en Afrique du Sud sont autant de signes précurseurs d'une meilleure entente mondiale.
 
Télécharger le numéro complet de  Global Outlook -- Pleins feux sur la paix et la résolution des conflits .
 
Actualités du Rotary International - 23 février 2010