René Permarole Gouverneur 2006/007

Assiduité ? Vous avez dit : « Assiduité ? »   Qu'est-ce que l'assiduité ? Le dictionnaire Larousse en donne la définition suivante : « Exactitude à se trouver là où l'on est appelé par ses fonctions ou ses obligations. » Le Rotary International, dans son Manuel de Procédure précise que les Rotariens ont l'obligation d'être présents aux quatre réunions mensuelles de leur club. Néanmoins, compte tenu des modifications des conditions de vie actuelles et surtout professionnelles (le Rotary International est une association de professionnels), les derniers Conseils de Législation ont assoupli cette « obligation ». Certains clubs même n'ont plus que 2 réunions mensuelles, non seulement durant la période estivale mais toute l'année. Il a été aussi institué la règle des 85 : âge du Rotarien + années de Rotary = 85, celui-ci peut n'assister qu'à 2 réunions mensuelles. De plus, conscient des difficultés dans le monde moderne d'être présent 4 fois dans le mois, le RI a précisé que la participation aux actions compensait la présence aux réunions. De fait, nous touchons, là, le comportement du Rotarien vis-à-vis de le devise de son club, vis-à-vis de son engagement au RI.

Demandons-nous, pourquoi le Rotary International a voulu ces 4 réunions ? Et face à cette question mettons le but essentiel du Rotary «  SERVIR d'ABORD » autrement dit et ce fut la devise du Président International 2000/2001 « Prendre conscience et Agir » car le RI a pour but le service aux autres, à ceux qui ont besoin d'aide sur les plans professionnels, éducatifs, sanitaires, humanitaires…
Comment prendre conscience et agir alors ? Je rappelle «  se trouver là où l'on est appelé à être par la fonction ou les obligations ». L'obligation du Rotarien, qu'il s'est choisie en entrant en Rotary, n'est-elle-pas de servir ? Comment bien le faire ? En se réunissant dans des réunions statutaires qui doivent être des réunions de travail où l'on examine quels sont les problèmes qui se posent tant au plan local qu'international pouvant parfois déboucher sur des AIPL ou des AIPM (formes d'actions mais qui ne sont pas les seules bien sûr !). Que visent le PLC et le PLD ? Sinon la participation des membres aux actions !
Si les 4 anciennes voies du RI ont été fondues dans le domaine ACTION c'est que le RI ne voulait plus de ces réunions où les membres se contentaient d'écouter et bien souvent d'entériner, sans les discuter, les décisions annoncées par les Présidents de Commission.

Non ! Le RI ne souhaite plus cela, il veut des clubs où tous les membres participent à l'élaboration des projets, où les propositions, les directions, les suggestions des commissions sont discutées, combattues, approuvées afin d'atteindre d'une part, le meilleur résultat (de nombreuses idées auront été brassées, échangées) et d'autre part, une participation active donc une réelle assiduité. 

Cela évidemment exige une forme de réunion qui n'est pas celle du repas ou de l'apéritif chez un membre, (formule abandonnée par pratiquement tous les clubs qui se réunissent à leur siège et dont on constate, quand elle est pratiquée, son essoufflement). Cela passe par des réunions statutaires qui sont des réunions de travail effectif et donc, des réunions avec ordre du jour communiqué à tous les membres et respect de celui-ci, des temps consacrés aux communications, aux échanges avec, comme le souligne le Manuel de Procédure, un protocole qui gère le temps, les questions à traiter afin de ne pas déborder du temps imparti. Le Rotarien qui ne peut, à cause de contraintes professionnelles, venir aux 4 réunions mensuelles mais aura participé à une ou deux réunions de ce type aura, comme le souhaite le RI, était assidu d'une certaine façon puisqu'il aura contribué à l'élaboration d'un projet pour une action rotarienne. Se contenter de venir au club ou chez un membre pour dîner, boire un apéritif, donner parfois un avis, est-ce cela l'assiduité ? Ce n'est pas cette assiduité là que souhaitent certains Rotariens qui sont entrés en Rotary pour réaliser des actions, « servir », d'où, de temps à autres, certaines démissions et de jeunes surtout après 2 ou 3 ans de Rotary International ( voir les études faites à ce sujet et parues dans « Le Rotarien »!)

Oh ! J'entends déjà le fameux cri «  mais l'amitié alors ? La convivialité ? » N'inversons pas les faits, ni les buts. On n'entre pas au RI pour se faire des amis ou des relations, pour ses affaires. .. on y rentre pour servir et on y trouve des amis qui partagent le même idéal, le même but « servir », la même éthique et alors, l'engagement dans l'action, les difficultés vaincues comme les succès rencontrés dans les actions entreprises, renforcera cette amitié ! Et rien n'empêche, comme cela se fait dans la plupart des clubs de prendre un apéritif sympathique après le travail bien fait ou de dîner et parfois avec les conjoints.