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Les Actualités du District


UNE LUEUR D'ESPOIR AU RWANDA
23 septembre 2008

Au plus profond de l'Afrique, dans une région réputée pour ses éruptions volcaniques et les massacres de gorilles, l'évêque anglican John Rucyahana anime un groupe internet Facebook, Bridge 2 Rwanda, depuis une salle informatique faite de briques et de ciment


Il est en ligne avec les États-Unis pour une opération de sensibilisation et une collecte de fonds dans le but de sauver une génération entière d'orphelins du génocide qui a ravagé le pays en 1994. En contrebas, au bord d'une route boueuse, les écoles primaires et secondaires Sonrise accueillent ces orphelins.

Bridge 2 Rwanda est à la fois un groupe en ligne et une organisation caritative de l'Arkansas (États-Unis) que Mgr Rucyahana utilise pour coordonner les efforts de soutien à l'orphelinat et de la pension Sonrise. Après que le président du Rwanda, Paul Kagame, et Mgr Rucyahana se soient adressés à leurs membres, les Rotary clubs de Denver Southeast et de Westminster 7:10 (Colorado, États-Unis) ont décidé de participer à cette aventure. Ils ont fourni de l'équipement informatique et organisé des collectes de fonds pour former les enseignants.

 

UNE LUEUR D'ESPOIR

Les familles aisées de la capitale, Kigali, et des autres villes du pays payent des frais de scolarité importants pour leurs enfants qui ont parfois comme voisin de classe un orphelin dont le père a été décapité à la machette ou la mère est morte du sida.

L'école Sonrise est à la fois le cour et la raison de l'évolution sociale et industrielle rwandaise, et permet aux jeunes élèves d'avoir accès à la même éducation que dans un pays industrialisé.
« Quand les premiers enfants sont arrivés, confie Joy Ruberwa, directrice des classes primaires et secondaires, ils ne savait ni se laver, se coiffer ou s'habiller. C'est difficile à croire, mais quelques mois plus tard, ils étaient transformés. »
La lueur d'espoir allumée par Mgr. Rucyahana  s'est propagée tel un feu de brousse à tout le pays. L'école compte aujourd'hui près de 600 élèves pour les classes du primaire et 350 pour celles du secondaire, 3 dortoirs, une bibliothèque, 2 cafétérias, des gazons bien entretenus, des murs décorés de fresques et un foyer. Les 180 ordinateurs connectés par fibre optique à l'internet sont la fierté de l'école. Une partie de l'équipement informatique a été donné par la chaîne de restaurants américaine Chipotle Mexican Grill grâce aux efforts de recherche de fonds des membres du Rotary club de Denver Southeast. Le club de Westminster 7:10 a, quant à lui, donné des ordinateurs usagés.

Fabriquer des créateurs d'emploi

Être exposés à l'informatique à un très jeune âge laissera une empreinte permanente sur ces enfants rwandais. Comme l'explique Mgr Rucyahana : « On ne forme pas ici des personnes à la recherche d'un emploi mais tout simplement des créateurs d'emploi. » Et cela porte ses fruits : l'année dernière, la société Google a choisi le Rwanda et le Kenya pour tester ses applications (Gmail, Google Earth, Picasa, etc.) en Afrique sub-saharienne. Des jeunes programmeurs ont créé des sociétés qui proposent des messageries instantanées et SMS gratuits par l'internet.  Un ordinateur PC, le Gorilla-1000, est désormais assemblé au Rwanda.

Il ne s'agit pas seulement de trouver une niche pour le pays en donnant la priorité dans l'enseignement aux sciences et aux technologies de l'information. Il s'agit avant tout de modifier les mentalités et de combattre l'obscurantisme qui a conduit à l'ignorance et à accepter, au moment où a eu lieu le génocide, de faux arguments politiques.
« L'école est un noyau dur autour duquel gravitent les élèves, parents, enseignants et collectivités, affirme John Rutayisire, secrétaire national du conseil des examens du Rwanda. Quand l'école ne permet pas à tous ces acteurs de jouer un rôle, des idéologies destructrices de génocide peuvent s'infiltrer dans les esprits des élèves. »
 « Ce qui se fait en classe se propage dans les dortoirs, déclare M. Ruberwa. Nos élèves sont avant tout des enfants de notre école. Ils ne sont pas les enfants d'un district, d'un village ou d'une tribu. »
John Nzayisenga, professeur d'histoire-géographie, confie qu'enseigner l'histoire est à la fois un privilège et un fardeau : « De nombreux enfants ont vécu de très près l'histoire tragique de notre pays. Le passé marqué par les divisions doit s'effacer pour laisser place à un avenir, synonyme d'unité. L'ordinateur aide beaucoup, car il met tout le monde au même niveau, ce qui est nouveau pour notre pays. »
Par Josh Kron 
Actualités du Rotary International - 16 septembre 2008