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La Lettre Mensuelle du Gouverneur


Lettre n° 11 - Mai 2007


La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ? "
Racine (Athalie)

Cher(e)s Ami(e)s
 

Comme dans toute association, nous trouvons chez nous un pourcentage de nos membres que nous ne voyons qu'épisodiquement, d'autres qui viennent à nos réunions mais qui, paradoxalement, ne sont jamais là quand il faut donner un coup de main et qui, pourtant, pensent être de bons rotariens car ils vivent « l'amitié  rotarienne ». Sont-ils vraiment des Rotariens ?

 

Racine a raison de poser la question. Arborer la roue rotarienne peut flatter certes, car le Rotary est prestigieux . Oui, mais il est surtout GENEREUX et au service de l'intérêt général. Entrer au Rotary veut dire s'engager à servir : on sert les autres , on n'entre pas pour se servir et la preuve en est que la plupart des actions du Rotary sont interdites aux rotariens, à leurs enfants ou parents (voyez les EGE par exemple).

 

Certains de nos amis ne semblent pas avoir réellement intégré cette notion de base.

 

Dans le nouveau plan de leadership des clubs, tout membre doit avoir une fonction en faisant partie d'une commission ou d'une sous-commission. N'oublions pas que la véritable assiduité dans notre monde agité, aux métiers très prenants, est avant tout la participation à certaines actions du club car on ne peut être disponible constamment, ce qui ne veut pas dire « jamais ».

 

Bizarrement, (est-ce le bon terme ?) Un gouverneur de ma promo (qui est un ami cher) vient d'attirer l'attention des clubs de son district, en évoquant le risque qu'ils ne deviennent des clubs de « boulistes ».

 

Un autre danger nous menace, si nous n'y prenons garde, celui de faire de nos réunions des cercles de « culture générale » ou «  pointue » oubliant que si nous sommes a-politique et a-confessionnel, nous sommes aussi des acteurs pour ne pas dire des moteurs de la vie économique et que les problèmes de société nous concernent : l'Europe, le développement durable, un certain type de société. ..

 

Tout cela ne doit pas nous laisser indifférents car si nous devons « servir » et « ouvrir la voie », c'est à un monde plus juste, plus vrai, plus équitable où nous donnons la chance à celui qui est défavorisé mais qui a les compétences de réussir pour aider les autres à se réaliser à leur tour.

 

OUI  ! bien sûr ! Et je vois venir les interpellations  : l'amitié  ! Elle est comme la liberté ! Rappelez-vous ! « Liberté ! Que de crimes on commet en ton nom » (Mme Roland). Le Rotary, c'est l'amitié. Evidemment que l 'amitié est indispensable ! Néanmoins, combien de fois ai-je dit qu'elle n'était qu'un moyen et non une fin ? Si nous faisons de celle-ci une fin nous devenons un club de copains qui tôt ou tard assumera sa disparition ou son « turnover » et non un club rotarien car le ROTARY , c'est l' ACTION et non la discussion byzantine, le pot ou le repas partagé ou seulement le plaisir d'être ensemble.

 

Notre Président international qui est un homme remarquable, je peux vous l'assurer pour avoir eu le plaisir et l'honneur de m'entretenir avec lui à différentes occasions, nous rappelle et vous le lirez dans le « Rotarien » qu'il nous faut « la vision pour voir, la foi pour croire et le courage de faire ». Pour ma part, j'insisterai sur la vision  : Paul Harris était un visionnaire ( la preuve, nous sommes toujours là) : sans anticipation, pas de survie et le courage de faire car pour moi, seule l'action fait avancer le monde

 

Prenons garde, mes amis, nous sommes à un tournant de notre mouvement et nous devons en avoir conscience. Etre Rotarien , ce n'est pas un acquis, c'est un engagement à servir toujours, aujourd'hui et demain ! Ce n'est pas pour rien que Bill Boyd nous a demandé d'  « ouvrir la voie à un nouveau Rotary » , que son successeur nous demande de le « partager ».

 

Le monde a évolué, nos conditions de vie et de travail ne sont plus les mêmes et, si nous voulons être et rester rotariens, nous devons réfléchir à notre engagement et à ce que nous souhaitons que le Rotary de demain soit. 

 

Cordialement

 
René Permarole