DANS L'OMBRE DE MARY
EN AVANT PREMIERE POUR ESPOIR EN TÊTE
le 4 février 2014
   
   
   
   
Tom Hanks et Emma Thompson sont très sérieux. Ou pas.

L’affiche officielle de Saving Mr. Banks vient de tomber. Une affiche lumineuse au design épurée pour ce film pour adultes dont on oublierait presque qu’il s’agit d’une production Disney.

La mine renfrognée, les bras croisés (comme sur la première photo du film), Emma Thompson se tient coincée à côté d’un Tom Hanks en Walt Disney (la ressemblance est frappante) qui tente sans relâche d’amadouer cette trop sévère anglaise. Si on regarde cette affiche furtivement, force est de constater le sérieux et la sobriété de ce nouveau long-métrage Disney.
La typographie est plutôt simple, la liste du casting s’aligne sagement sur la gauche et l’accroche est très posée : " Où son livre pris fin, l'histoire a commencé."
Un film de Disney ? Vraiment ?

Sauf que… A y regarder de plus près, les ombres projetées des deux acteurs sur l’affiche ne sont autres que celles de Mickey et de Mary Poppins, les incarnations symboliques des deux personnages dans Saving Mr. Banks. Un clin d’œil malicieux et plein d’humour des studios aux oreilles de Mickey, à l’image de la personnalité joyeuse du créateur star et du synopsis du film.

Pour rappel Saving Mr. Banks raconte l’histoire de la genèse douloureuse du classique Mary Poppins sorti en 1964 et tiré du roman de l’auteur P.L. Travers (de son vrai nom Helen Goff). Le récit revient sur les difficultés de Walt Disney d’adapter le roman à l’écran. Saving Mr. Banks (du nom du banquier papa des enfants que garde Mary Poppins dans l'histoire) relate donc la lutte de longue haleine d’un homme prêt à tout pour sortir le film.
   
Le casting du film de John Lee Hancock (The Blind Side) est composé entre autres de Tom Hanks, Emma Thompson, Jason Schwartzman et Paul Giamatti.
 
 
La bande-annonce :
 
 
 
 
 
 
 
 
Jean-Philippe à Hollywood :
"Saving Mr Banks : un bijou!"
 
 
Quand Walt Disney a du fil à retordre avec la romancière qui a écrit "Mary Poppins", ça donne un film plein de saveur avec une formidable Emma Thompson. Quelle actrice !

En cette fin d'année, les excellents films s'accumulent sur les grands écrans américains. Ainsi, je viens de passer deux heures "en apesanteur" avec "Saving Mr Banks", véritable petit bijou qui raconte comment, au début des années 60, ce cher Walt Disney tentait "désespérément" que la romancière anglaise PL Travers lui cède les droits de sa "Mary Poppins" pour qu'il puisse en faire le merveilleux long-métrage (avec Julie Andrews) qui nous a tous fait rêver. Pendant des années, le maître de l'animation s'est escrimé à convaincre cette femme acariâtre et très "mauvaise coucheuse" du bonheur que le grand public allait connaître en voyant "vivre" sa nounou magique dans les salles obscures.
Invitée à Hollywood et logée au Beverly Hills Hotel, Miss Travers en a fait voir de toutes les couleurs à des scénaristes patients comme des anges et qui firent face aux exigences, caprices et refus de cette vieille fille abîmée par la vie.
Car en parallèle, on suit l'enfance qui fut la sienne en Australie, au début du XXe siècle, avec un père fantasque qu'elle portait aux nues, mais qui buvait et a fini par en mourir. Un homme dont elle fit le patriarche, Mr Banks, de sa "Mary Poppins". Et dont le souvenir l'a longtemps remplie de tristesse et d'amertume. Mais comme dans les plus beaux contes de fées, c'est complètement métamorphosée que Miss Travers assiste à la projection du film tiré de son best-seller...

Dans le rôle de ce "chameau qu'on veut souvent baffer", Emma Thompson est absolument géniale! Un régal permanent tant son jeu est varié et truffé de trouvailles. Sans elle, c'est sûr, le film n'aurait ni sa saveur ni son humour. Un coup de maître pour l'actrice de 54 ans nominée aux prochains Golden Globes et que les Oscars ne pourront pas ignorer non plus. De son côté, Tom Hanks campe un Walt Disney certes plus jeune que l'original, mais globalement, il est tout à fait crédible.
Ce qui est drôle, ce que l'on sait que Walt Disney fumait comme un dragon, mais que dans le film, on le voit juste à un moment écraser une pauvre cigarette. Enfin, c'est un Colin Farrell solaire et plus beau que jamais qui interprète le père "modèle" de la romancière, et très clairement, nous le voyons avec ses yeux à elle. Une autre performance à épingler dans ce film "sucre d'orge" qui ne manque pourtant pas de zones d'ombre et parle d'abord des douleurs de l'enfance. Et puis, se replonger dans l'ambiance hollywoodienne des 60ies et les coulisses d'un film aussi mythique que "Mary Poppins" (dont on voit quelques images à la fin...), quel bonheur!

Je vais en laisser pour l'instant parce que le film ne sort que le 26 février en Belgique. "Chem cheminée, chem cheminée, chem chem chérie..." Ça ne vous rappelle rien?...
 
Rédigé par Jean-Philippe Darquenne, correspondant à Los Angeles.